On change de monde.
On change de monde car on change de temps de références.
Après des millénaires dominés par le religieux, puis deux siècles dominés par le travail, nous entrons dans l'ère de l'individu roi.
Ça change tout, et notamment nos façons de penser la ville et ses territoires.
Car si on peut associer le temps du religieux et le temps du travail à des lieux bien précis, à quoi peut-on associer le temps de l'individu ? Au smart-phone et à la paire de basket ?
La troisième révolution industrielle - celle du numérique - est en train, comme toutes les révolutions industrielles, d'engendrer une révolution urbaine.
C'est aujourd'hui l'individu en mouvement qui détermine les fonctions de la ville.
Après s'être construit autour du commerce, puis de l'industrie et enfin du tertiaire, les villes voient le moteur de leur croissance sérieusement réinterrogé.
Le bureau qui fut longtemps symbole du dynamisme urbain, l'est de moins en moins.
Il faut lire à ce sujet le passionnant "26 Empire State Buildings Could Fit Into New York’s Empty Office Space. That’s a Sign" publié récemment par le NY Times à propos de la révolution urbaine actuellement en cours aux Etats-Unis.
Le télétravail est passé par là, et couplé à un individu qui se veut de plus en plus libre, mobile et indépendant, c'est toutes les bases d'un certain modèle de croissance qui s'en trouve aujourd'hui sérieusement fragilisé.
D'où notre question : si le bureau n'est le plus le grand structurateur de la ville, qui demain va le remplacer ?
Et si c'était le sport ?
Et si le sport devenait le grand urbaniste de la ville de demain ?