mercredi 31 mars 2021

ET SI ON ARRÉTAIT D'ASSOCIER SYSTÉMATIQUEMENT SPORT ET SANTÉ ?

Pas une journée depuis longtemps sans que quelqu'un nous dise que le sport est un facteur indispensable de santé. 


Réduire le sport à son seul impact sur la  santé pose problème car le sport c'est infiniment plus que cela.


Pas une journée depuis longtemps sans que quelqu'un nous dise que pour se maintenir en bonne santé ou lutter contre la sédentarité, il faille faire du sport ! 


Mais il y a infiniment d'autres façons d'être actif et de se maintenir en bonne santé que de faire du sport.


Mais on nous enferme peu à peu dans cette vision "sport =  santé" et "santé = sport". 


Ce n'est évidemment pas faux, et même souvent très vrai, mais cela ne peut ni ne devrait être exclusif !


Ces "errements" qui ne sont pas que sémantiques, outre qu'ils trahissent une relative inculture et du sport et de la  santé, nous conduisent dans une impasse qui ne sert ni la cause du sport (et singulièrement des fédérations sportives) ni celle de la santé.


Ces visions étriquées, qui restreignent le champ des possibles pour le contraindre dans des limites factices, appauvrissent les politiques publiques du sport et de la  santé.


Oui on peut faire du sport pour tout un tas d'autres raisons que pour sa santé et oui on peut retrouver ou entretenir sa santé en faisant tout autre chose que du sport.

jeudi 25 mars 2021

ET SI C'ÉTAIT APPLE QUI DEVAIT TRANSFORMER LA VILLE EN STADE GLOBAL ?

Depuis 30 ans, les villes sont devenues des stades.

Cette mutation est associée une activité, le footing

Et cette cette mutation est associée à un produit, la basket.

Mais si demain, ...

Mais si demain, le moteur du sport en ville n'était plus le sport ?

Et si demain, le vrai moteur de l'activité physique en ville devenait la musique ?

Et si donc demain, l'équipement essentiel du sportif urbain n'était plus la basket, mais les écouteurs ?

Dit autrement : et si demain Apple devenait un acteur du sport urbain au même titre qu'Adidas ou Nike ?

Et si la musique avait la capacité à entrainer dans le sport des gens qui y sont totalement allergiques ?

Et si la musique avait le pouvoir de faire éclater les temps et les lieux du sport ?

Dit autrement : et si donc demain Apple avait encore plus d'influence que des marques comme Adidas ou Nike à transformer la ville en stade global ?

Ce sont quelques-unes des questions que l'on peut se poser en regardant le dernier spot d'Apple en faveur de ses AirPod Pro - voir, .

Ou quand à la fin, la danse et la musique font exploser les limites des terrains de sport.

Ce post prolonge la réflexion sur le rôle d'Apple dans le sport de demain -  et .

Ce post prolonge aussi la réflexion sur le rôle de la danse dans nos imaginaires sportifs actuels -  et .

Il vient aussi alimenter notre chantier engagé autour de la question "Qui va construire le sport du XXI° siècle ?"

On reviendra plus longuement sur ces question le 24 juin prochain

mardi 23 mars 2021

ET SI APPLE RINGARDISAIT NIKE ?

Aujourd'hui, c'est quoi être en forme et en bonne santé ?

Aujourd'hui être en forme et en bonne santé, c'est faire du sport.

Aujourd'hui être en forme et en bonne santé, c'est bien dormir.

Aujourd'hui être en forme et en bonne santé, c'est savoir se reposer, se détendre et profiter de la vie.

Question : Aujourd'hui, quelle est la marque de sport qui a un discours sur ces trois grands temps de la forme et de la santé ?

Réponse : Aucune !!

Aucune, car elles sont encore toutes très centrées sur le seul moment de l'effort physique, en occultant tout ce ce qui fait l'avant et l'après du sport.

Aujourd'hui, la seule marque qui porte un discours cohérent sur ces trois temps (sport, sommeil, repos), est ... Apple !!!

Preuve en est les trois spots publicitaires pour l'Apple Watch 6, visibles  et .

Pour Apple, l'objet central du sport et du bien être n'est désormais plus la paire de basket ou le maillot de bain, mais une montre "intelligente".

Dans les années 70, Nike avait ringardisé Adidas en montrant que le sport ne se résumait pas à la compétition - .

Aujourd'hui, Apple est en train de ringardiser Nike et les autres équipementiers en montrant que le sport ne se résume pas à la transpiration. 

Dans un récent post, nous nous demandions "si Apple allait devenir l'acteur du sport le plus puissant du monde ?"

Ces trois spots apportent une partie de la réponse.

C'est une nouvelle page de l'histoire du sport et de ses acteurs qui est en train de s'écrire.

Le numérique a mangé le monde.

Le sport a dévoré le monde - .

Aujourd'hui les choses sont claires, le numérique va tenter de dévorer le sport et la santé. Le patron d'Apple, Tim Cook, l'explique très bien, .

Pour ceux que cette évolution inquiète, rappelons qu'il n'existe jamais un seul futur !! 

Les avenirs du sport sont nombreux, dont certains portés sur la déconnexion !!! voir  et 

lundi 22 mars 2021

ET SI ON ARRÉTAIT DE DIRE QUE LA COVID ÉTAIT UNE CATASTROPHE POUR LE SPORT ?

Avec la Covid, partout ça chouine.

Partout, ça pleure.

Partout, ça se plaint.

Et partout où ça chouine, pleure et se plaint, on retrouve un petit monde de professionnels du sport qui chouine, qui pleure et qui se plaint.

A les écouter, le sport serait en grand danger.

A les écouter, le sport serait sur le point de mourrir.

Et bien, non !!!

Le sport n'est absolument pas en danger !!!

Ce qui est en danger, ce sont juste certains secteurs professionnels du sport.

Mais il est toujours possible de courir, de nager, de pédaler, de grimper, de skier, de faire de la voile, de jouer au ballon, de surfer, de marcher en forêt, de faire de la muscu, du yoga .... 

Il est toujours possible de se confronter aux autres - voir, .

Le sport ce n'est pas seulement ce que raconte un journal comme l'Equipe

Le sport ce sont des milliers de pratiques, d'univers, de références, d'imaginaires dont les grands médias ne parlent jamais, mais qui existent bel et bien.

La Covid n'a rien tué du tout. Elle a juste obligé certains secteurs et certaines pratiques sportives à s'adapter, à faire autrement.

Nos maisons sont définitivement devenus des gymnases - .

Les athlètes de très haut niveau ont, eux, appris à s'entraîner autrement - et à ce sujet il faut regarder la belle série de spots "La Meta Invisible".

Et plein d'autres sportifs beaucoup plus modestes, ont continué à vivre heureux en pratiquant leur sport quotidiennement, dans leur coin, juste pour eux, juste pour être bien et en ayant rien à foutre des compétitions et de la performance.

Sur ce cette approche hédoniste, il faut voir le très serein spot "The Plunge".

Et si donc, au lieu de se plaindre, le petit monde des professionnels du sport profitait de la Covid pour se poser de bonnes questions ?

Et si le monde du sport considérait plutôt la Covid comme une occasion exceptionnelle de s'interroger sur ses pratiques, ses valeurs, ses organisations, ses imaginaires ?

Et si au lieu de geindre, le petit monde des professionnels du sport se demandait ce que la Covid a changé, mais aussi - et surtout - ce qu'elle va changer dans les imaginaires et les pratiques ?

Et si ce petit monde cessait d'imaginer que la Covid était une crise passagère, mais qu'elle était au contraire une crise révélatrice de mutations qui étaient en germe depuis plusieurs années et qui se sont exprimées de façon encore de façon plus vive ces derniers mois ?

Et si ce petit monde acceptait de se poser enfin les bonnes questions ?

Et si ce petit monde acceptait de faire enfin une prospective qui ne les caresse pas dans le sens du poil, mais qui les fasse travailler aussi sur des scénarios noirs ? - .

Le sport n'est pas mort.

Le sport n'est même pas en danger.

Le sport est juste en pleine mutation, et certains refusent de le voir et d'essayer de comprendre pourquoi.

C'est notamment pour réfléchir à ces mutations, que nous avons monté les premières Rencontres de la Prospective Sportive, le jeudi 24 juin prochain à l'Insep.

vendredi 19 mars 2021

ET SI C'ÉTAIT AUSSI CELA, ALLER AU TRAVAIL ?

Quand aller au travail, peut aussi ressembler à cela.

"Zhu Biwu crossed over the two-kilometer wide river to work everyday for 13 years"

Voir "Trans-Sport ® / Swim to work ?" 

mercredi 17 mars 2021

ET SI LA NATATION DEVENAIT UN CRITÈRE D'ANALYSE URBAINE ?

 

En 2017, on se posait la question de savoir "si la courrabilité allait devenir un critère d'analyse urbaine ?"

C'est exactement la même question que je me suis posée devant "Prague City Swim". Une démarche destinée à sensibiliser à la la lutte contre la maladie de Charcot, en incitant les gens à venir se baigner et à nager au coeur de la ville lors d'une journée bien définie.

Lancé par Amsterdam et Londres, ce label de City Swim me séduit énormément, car à terme il pourrait désigner clairement les villes dans lesquelles les baignades urbaines sont autorisées... et les autres.

La natation deviendrait ainsi un vrai critère de qualité urbaine, car synonyme de qualité de l'eau.

 
Ce post s'inscrit dans le cadre des réflexion que nous menons dans le cadre de notre "Swimming Mobility Lab".

Voir :

lundi 15 mars 2021

QUAND LES NAGEURS ET LES COUREURS DEVIENNENT AMPHIBIES

 

Dans les sports traditionnels, le nageur nage et le coureur coure

Depuis l'émergence du triathlon, la frontière entre ces deux pratiques a eu tendance à se dissoudre, Reste que dans le triathlon, la nage et la course sont deux épreuves bien distinctes et que le sportif se change au moins un minimum.

Aujourd'hui, avec les épreuves de swimrun comme la fameuse ÖTILLÖ suédoise, le sportif nage et coure de façon discontinue et toujours dans la même tenue.

Il n'y a plus de frontière entre les deux sports.

Le nageur est habillé en trailer.

Le coureur coure avec des palmes et des boudins de mousse.

Le nageur devient amphibie.

Le coureur aussi.

Tout se mélange.

Ça renvoie à deux questions récentes :
- "Et si on créait des swiming lines urbaines ?" où l'on cite en exemple les Vies Braves espagnoles qui permettent de circuler le long des côtes en mêlant natation et courses à pieds.


On en a parlé .

jeudi 11 mars 2021

ET SI LA NATATION ÉTAIT EN TRAIN DE CHANGER DE DIMENSION ?

 

On parle beaucoup depuis quelques années des ultra-trailers et des ultra marathoniens comme Malek Boukerchi qui sera un de nos invités le 23 novembre prochain - voir, .

On va être amenés de plus en plus à parler et à envisager de nouveaux rapports entre pratiques sportives et combat écologique.

Parallèlement émergent de nouvelles pratique de la natation notamment en eaux vives sur de très longues distances - voir "Et si l'out door swimming society ..."

Le tour de la Grande Bretagne à la nage que vient de réaliser par Ross Edgley, rejoint ces phénomènes et mutations en cours - il faut lire "Ross Edgley on swimming around Great Britain".

Ce se dessinent ainsi peu à peu de nouveaux rapports à la nage, à la mer et à l'environnement.

Ceci devrait nous inciter, en toute logique, à peu à peu regarder nos espaces aquatiques comme espaces de mobilités sportives -  - et nos cours d'eau urbains comme véritables espaces de natation - 

On est là au croisement des réflexions engagées dans le cadre de notre Swimming Mobility Lab.

On en a longuement parler, .

mardi 9 mars 2021

ET SI L'OUTDOOR SWIMMING SOCIETY ÉTAIT UN MODÈLE POUR PENSER LA NATATION AUTREMENT ?

Le métier de Transit-City c’est de faire de la prospective, notamment, dans deux domaines :
- la mobilité
- le sport

C’est en croisant ces deux domaines, que pour alimenter nos réflexions nous avons créer deux concepts :
le trans-sport ®, concept qui vise à réfléchir sur la façon dont le sport peut nourrir de nouvelles mobilités autour du corps en mouvement
la motri-cité ®, concept qui permet de sortir de la notion de mobilité devenue beaucoup trop large depuis quelques années.

Ces deux concepts ont pour donc point commun le corps en mouvementde mettre le corps en mouvement au coeur de la réflexion. .

Nous l’avons fait notamment cette réflexion dans de nombreux domaine, et notamment la natation avec, entre autre, avec la création du Swiming Mobility Lab.

Depuis quelques posts -  et  -, nous essayons de creuser cette piste de penser la natation comme un trans-sport ®, c'est à dire de voir si - et comment - la natation pourrait devenir un moyen de déplacement presque quotidien au coeur des villes- voir "Swim to work ?" et "Et si on passait de "conduire ou courir" à "conduire ou nager" ?"

Ce travail passe, entre autres, par la détection de signes faibles montrant que dans certains pays la natation est pensée autrement.

C'est notamment le cas avec l'Outdoor Swiming Society britannique dont la vocation est developper la natation longue distance dans des cadres naturels peu pensés pour la natation.

Son terrain de jeu est, d'une certaine façon, cartographié dans la carte Wild Swim, qui let en évidence tous les spots aquatiques permettant une pratique "sauvage" de la nage.

Très active, l'Outdoor Swiming Society monte aussi des raids qui permettent de repenser autrement les fleuves et les rivières avec une cartographie spécialement dédiée aux nageurs, la Swimmer's Map, et pas seulement aux navires comme c'est trop souvent le cas. - voir "The Dart 10km".

Il y a dans cette démarche de l'Outdoor Swiming Society des tas de pistes de réflexions et d'actions à tirer pour développer une nouvelle approche de nos rivières et de nos fleuves et envisager - pourquoi pas ? -  la natation que comme un moyen de trans-sport ®.

Voir sur cette question :

- "Et si l'écologie pouvait renouveler les imaginaires du sport ?" 

mercredi 3 mars 2021

ET SI LA VIEILLESSE PERMETTAIT DE RÉINVENTER LES JEUX OLYMPIQUES ?

Poser la question"Et si les Jeux Olympiques portaient une vision dépassée du sport ?" comme nous le ferons le 24 juin prochain lors des premières Rencontres internationales de la prospective sportivece n'est pas critiquer les jeux.

Poser cette question, c'est essayer de comprendre comment dans les années à venir,  les Jeux Olympiques pourraient évoluer pour être en phase avec les imaginaires et les réalités sociales, écologiques et démographique du monde.

Prenons le cas de la démographie.

Parmi les grandes tendances, on sait que l'on va assister à une formidable montée en puissance des seniors.

Entre 2000 et 2050le nombre des plus de 60 ans aura plus que doubler pour passer de 620 millions aujourd'hui à deux milliards dans trente ans.

En 2050, un quart de la population mondiale aura plus de 60 ans. 

Et le nombre de personnes âgées de 80 ans et plus devrait tripler, passant de 143 millions en 2019 à 426 millions en 2050.

L'enjeu des décennies à venir va donc être de développer la pratique du sport auprès d'une population qui en a souvent décroché.

Aujourd'hui, nombreux sont les seniors qui pratiquent toujours une activité sportive.

Reste qu'encore trop souvent : le sport est associé à la jeunesse, pas la vieillesse.

Et que les JO avec leur culte de la performance accentue cette idée que le sport c'est pour le jeunes.

Et a priori, on pourrait se dire que c'est mal parti pour changer.

Sauf que ...

Sauf que les JO ont montré depuis une vingtaine d'années avec les Jeux paralympiques handisport, qu'ils étaient capable de porter la sportivité auprès d'une population qui en fut longtemps éloignée, celle des handicapés.

Le grand tournant furent évidement les Jeux paralympiques de Londres en 2012 qui changèrent radicalement le regard sur le handisport et lui donnèrent toutes leurs lettres de noblesse - voir l'extraordinaire vidéo.

Il faut absolument regarder "Meet the Superhumansle spot réalisé par Chanel 4 à l'époque, version hard mais bouleversante et réaliste de ce qu'est le handicap au prisme de la compétition.

Avec le jeux handisport, l'handicapé est passé d'un coup du statut corps diminué à celui de corps augmenté, voir de super-héros - voir "Superhumans goes to London"

Et cette mutation du regard était encore accentuée quatre ans plus tard à l'occasion des Jeux paralympiques de Rio en 2016, avec un autre film extraordinaire de Chanel 4 titré "We're The Superhumans".

Sur ce blog, nous avons souvent évoqué cette formidable mutation du regard sur le handicap - voir "Et si le handicap était une formidable source d'innovations ?" - et montrer comment la mobilité handisport pourrait même devenir un modèle pour les valides - voir  "Et si le handisport annoncait la prochaine révolution mobilitaire ?", "Et si la paralympisme descendait lui aussi dans la rue ?" et "Et si les handicapés accéléraient la mutation vers le trans-sport ® ?"

Question : pourquoi le travail et la mutation qui été fait avec le handicap, ne pourrait-il pas être fait avec la vieillesse?

Pourquoi les Jeux Olympiques ne pourraient-ils pas répéter avec les seniors, ce qu'ils ont merveilleusement réussi à faire avec les handicapés ?

Pourquoi les Jeux Olympiques ne pourraient-ils être les moteurs d'une vraie révolution du regard sur les vieux et sur leurs corps ?

Ils pourraient démultiplier par leur puissance médiatique, les mutations en cours qui veulent que l'on peut faire du sport de plus en plus tard !

Sur ce sujet, voir : 

"C'est quoi vieillir ?"

- "C'est qui la vieille carcasse ?"

- "Et si on arrêtait de dire que l'on était trop vieux ?"

On poursuit la réflexion dans de prochains posts.

Et on en reparle le 24 juin prochain, .