lundi 20 novembre 2023

ET SI LE SPORT S'INVENTAIT DE NOUVEAUX AVENIRS DÉCONNECTÉS DE SON HISTOIRE ?

Qu'est-ce que le Huawei Mate 60 Pro a à nous dire sur le futur du sport ?


Pour beaucoup d'entre nous, et moi le premier, a priori, probablement pas grand chose... 


Sauf que, si on est un tant soit peu attentif/intéressé à la manière dont l’innovation change le monde, on suit de près le travail de l'excellent Philippe Méda qu'il partage quotidiennement sur son site Innovation Copilot, je ne saurai trop vous conseiller de vous abonner à sa newsletter pour comprendre le monde qui vient !


Que nous dit Philippe Méda ? 


Et bien qu'avec le Mate 60 ProHuawei utilise des micropuces chinoises avec une gravure en 7 nm, bien en deçà de ce que leur technologie est censée pouvoir réaliser et que pour les spécialistes cette annonce est une "bombe" ou plus exactement le symptôme que "la déconnexion du marché chinois de l'économie de consommation mondiale est désormais engagée à 100 %". - voir, .


Et Philippe Méda d'ajouter que "c'est un moment critique pour repenser votre positionnement, votre feuille de route et comment réinventer une nouvelle proposition de valeur pour ce marché qui ne repose ni sur la culture de marque occidentale, ni sur la légitimité passée."


Rien que cela !!


Ainsi lorsque nous vous proposons de venir réfléchir avec nous lors des 6e Rencontres de la Prospective Sportive ® à partir de la question : "Et si le sport se réinventait ailleurs qu'en Occident ? » le 5 décembre prochain de 9h00 à 12h30, c'est de cela dont nous voulons parler.


Parler de la manière dont d'autres régions du monde, d'autres superpuissances et au premier rang desquelles la Chine bien sûr, se saisissent d'un sport tel que nous le connaissons, c'est à dire fondamentalement occidental pour le faire évoluer, pour peut-être lui faire prendre une direction nouvelle, singulière, afin de remettre en cause sa "légitimité passée" et lui en donner une nouvelle, différente, à la mesure des aspirations des populations ou des intérêts économiques particuliers de ces régions ou ces grandes puissances.


Le sport tel que nous le connaissons n'a pas toujours existé, croire qu'il existera toujours sous la forme que nous lui avons donnée est hasardeux et naïf.


Comme l'écrit très justement Philippe Méda  : "L'innovation change le marché. Lorsque le marché change de lui-même de manière aussi radicale, la seule véritable opportunité est d’essayer de dépasser les attentes. » 


Où sont les nouveaux discours sur le sport en Occident ? 


Sur quels imaginaires travaillons-nous aujourd'hui ? 


Sommes-nous résignés à nous accrocher à nos légitimités passées ?

jeudi 9 novembre 2023

ET SI ON REDÉFINISSAIT CE QU'EST UN SPORTIF DE HAUT NIVEAU ?

Et si la redéfinition juridique de ce qu'est un sportif de haut niveau (SHN) devenait un des héritages les plus significatifs et les plus intéressants de la période que nous vivons actuellement, marquée par les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ?


Notre monde change, notre manière d'être au monde change et l'on voit bien ici ou là que le modèle du haut niveau sportif qui prévaut, est de plus en plus remis en question.


Il est vrai que, depuis quelques années, on ne parle plus guère de haut niveau, mais plutôt de performance. 


Or si la performance est souvent un point d'entrée dans le haut niveau, elle en est surtout l'aboutissement, le haut niveau quant à lui étant un système de structures et d'organisations. 


Sauf que voilà, on a décidé de se centrer sur la performance, reléguant le haut niveau au rang d'accessoire et comme on n'a pas, alors, pensé cette transition, le système craque.


Dans notre monde qui change, la frontière ténue entre l'engagement ou l'exigence et la maltraitance se trouble, la relation entraîneur/entrainé pose question.


Les entraîneurs sont à juste titre lassés d'être stigmatisés par des procureurs autoproclamés et autres Torquemadas d'opérette.


Des jeunes gens à la faveur d'une performance relative sont plongés dans le haut niveau, sans réel projet de leur part, ou de leur fédération pour eux et se retrouvent confrontés à un système dur, exigeant, engagé, exclusif qui faute d'être bien défini devient rapidement insupportable.


À la clé de plus en plus de jeunes gens qui se victimisent sur les réseaux sociaux et à qui, une morale plus émotionnelle que réfléchie donne le même statut qu'aux victimes, invisibilisant ces dernières à mesure que les "vanity metrics" des autres croissent, c'est in fine la double-peine pour les victimes réelles !


Plus de 14 000 jeunes gens sont aujourd'hui réputés SHN, cela a-t-il vraiment un sens dans notre pays ?


On l’a déjà dit : la maitrise du temps est une clé centrale dans la protection des SHN contre les phénomènes d'emprise.


Mieux définir les relations entraîneur/entraîné, mieux définir le temps du haut niveau, si l'on compare avec d'autres systèmes : le monde du travail par exemple, Béatrice Barbusse nous dirait qu'il s'agirait là d'établir une convention collective. 


On nous rétorquera que les SHN ne sont pas des professionnels.


Que le fait d'être un SHN ne soit pas une profession, probablement, mais l'activité d'un SHN dans une structure d'entraînement ressemble à s'y méprendre à un emploi tel que le définit la cour de cassation dans son arrêt dit "île de la Tentation" - voir .


Et si l’héritage de cette période trouble que nous vivons dans le sport était l'élaboration d'une convention collective du sport de haut niveau qui protègerait et les SHN et leur encadrement et donnerait aux fédérations sportives un cadre stable ?