mardi 30 novembre 2021

ET SI LA TRANSGRESSION ÉTAIT L'AVENIR DU SPORT ?

 

Après,

Et après,

La troisième édition des Rencontres de la Prospective Sportive ® aura lieu au printemps 2022 autour de la question "Et si la transgression était l'avenir du sport ?"

On vous donne très vite beaucoup plus d'infos.

En attendant, vous pouvez toujours relire 

vendredi 12 novembre 2021

ET SI RICK BASS ENRICHISSAIT NOS IMAGINAIRES SPORTIFS ?

Les deuxièmes Rencontres de la Prospective Sportive auront lieu le 24 novembre prochain autour de la question "Et si le sauvage devenait le nouvel horizon du sport ?"

Cette réflexion suppose de définir ce qu'est le sauvage.

Pas simple car s'il y a un mot polysémique, c'est bien celui de sauvage.

Donc, on peut être tenté de le définir en creux, c'est à dire par "ce qu'il n'est pas".

Le géographe Augustin Berque propose trois notions afin de définir ce qu'il a appelle "la totalité de nos milieux"
- la ville / city
- la campagne / countryside
- l'espace sauvage / wilderness.


Le problème est que cette partition suppose que ces trois notions aient des territoires bien définis. 

Ce qui n'est évidement pas le cas. L'urbain mange la campagne, et les forêts supposées sauvages (silva, forêt en latin a donné sauvage) sont entrées dans une logique d' industrialisation agricole - voir "Et si on rêvait d'une forêt qui n'existe plus ?"

On a donc un premier problème qui est celui du territoire.

Mais on a aussi un problème de définition de valeurs.

- On sait définir la ville, et à peu près l'urbain.

- Mais on sait de moins en moins définir la campagne - .
- Et on ne sait pas, ou plus, définir l'espace sauvage.

Et ce surtout en Europe, zone où il n’existe plus de zones sauvages.

En France, on ne parle que très très rarement du sauvage, où alors de façon régressive ou polémique avec, notamment, la réintroduction des loups et des ours.

Et donc pour penser le sauvage, il faut chercher ailleurs et notamment aux 
États Unis, pays du wilderness.

Et il faut notamment chercher du côté des romanciers américains qui l'ont réfléchit 
depuis des années.

Dans le précédent post, nous parlions de Jim Harrison comme ressource possible - voir, "Et si Jim Harrison ...".

Mais il y a évidement bien d’autres auteurs qui peuvent nous aider.


On peut citer Jon KrakauerThomas McGuanePhilipp MeyerWallace StegnerAlexandra Fuller et, évidement, le génial et jubilatoire Edward Abbey.

Avec eux, on sort de la célébration béate du wilderness.

Avec eux, wilderness n'est plus un décor de carte postale.

Avec eux, wilderness prend de l'épaisseur, du vécu.

Lire ces auteurs, c'est comprendre que l'on ne peut pas opposer "sauvage" à "civilisé".

Lire ces auteurs, c'est comprendre que nos barrières mentales et les classifications traditionnelles définit par les sciences dures, ne tiennent pas, n'ont, en fait, jamais tenu et - surtout - ne tiendront plus pour penser le monde et les combats écologiques à venir.

Et s’il y a un écrivain qui fait particulièrement bien ce travail depuis plusieurs années, c’est Rick Bass.

Ayant débuté sa carrière comme géologue pour l’industrie pétrolière (voir "Oil Notes" et "Toute la terre qui nous possède"...), il  est capable de penser les territoires sauvage sous des angles très différents. 
"Il nous faut la vie sauvage pour nous protéger de note propre violence. Il nous faut la nature sauvage pour contrer cette culbute dans le noir, infinie et tourbillonnante, où c'est précipitée une démocratie branlante, déstabilisée par le big business. Nous sommes un pays adolescent qui imite les poses viriles des cow-boys Marlboro à la mâchoire carrée qui s'affichent sur Madison Avenue. Il nous faut la force des lys, des fougères, des mousses et des éphémères. Il nous faut la virilité des lacs et des rivières, la féminité des pierres, la sagesse du calme, sinon du silence." - "Le Livre de Yaak. Chroniques du Montana"
On ne va pas dans ce post, analyser son oeuvre.

On veut juste montrer qu'avec lui, le sauvage est plus complexe et riche qu'on ne veut bien le penser et tenter de le réduire.

On veut juste faire l'hypothèse que lire Rick Bass et réfléchir avec lui au sauvage, permet d'enrichir la pensée sportive.

Car on est persuadés que pour penser le sport de demain, il va forcément falloir en sortir.

On est persuadés qu'il est urgent d'aller chercher des sources d'inspirations dans lesquelles les professionnels de l'urbain pas l'habitude d'aller chercher.

Et quelqu'un comme Rick Bass peut nous aider dans ce travail.

On en reparlera, .

mercredi 10 novembre 2021

ET SI JIM HARRISON NOUS AIDAIT À DÉFINIR UNE NOUVELLE PENSÉE SPORTIVE ?

 

Si l'on fait l'hypothèse que le sauvage devienne le futur grand horizon du sport - voir, .

Alors va se poser la question de nos références pour penser cette mutation et construire de nouvelles références sportives.

Cela peut passer par des ouvrages naturalistes - voir "Et si c'était eux, les grands ouvrages sportifs de demain ?"

Cela peut passer par la philosophie - voir "Et si en fait, on ne connaissait rien du monde sauvage ?"

Mais cela pourrait évidement aussi passer par la fiction.

Et dans ce cas, pourquoi ne pas faire l'hypothèse qu'un romancier et poète comme Jim Harrison, grand apôtre du "practice of the wild", puisse nous aider à penser un peu différemment ?
Naomi a dit qu'il n'y avait plus autant d'oiseaux chanteurs ni de faucons qu'autrefois, à cause d'une foule de raisons : les lignes à haute tension, les immenses relais de télé, la circulation automobile, les insecticides, la destruction des habitats migratoires en Louisiane et au Mexique, la destruction de toutes les haies par les pratiques agricoles modernes, ce qui réduisait d'autant les lieux de nidification. Tout en mangeant, je me suis avoué n'avoir jamais songé que les oiseaux aussi avaient des conditions de vie.” - "Dalva"
On comprend très vite rien qu'en regardant les titres et à travers certains passages de ses livres, que l'oeuvre de Jim Harrison ne peut que nous inciter à nous poser de nouvelles questions.

Sur la capacité de J. Harrison à nous inciter à penser différemment nos mobilités sportives et sauvages, voir : "Il faudra que j'y aille à la nage, j'ai pas de voiture."

Et pour mieux saisir la capacité de J. Harrison à nous inciter à penser le monde avec d'autres priorités que celles dominants le débat public actuel, il faut se jeter sur "La Recherche de l'authentique" qui vient juste de sortir en français.

C'est un pur bonheur.

On en reparle le 24 novembre, .

samedi 6 novembre 2021

ET SI LE SPORT DEVAIT SE RÉINVENTER AUTOUR DU SAUVAGE ?

La grande aventure du progrès, c'est la sédentarisation de l'espèce humaine.


Depuis l'invention de l'agriculture, puis des villes, de l'industrie, du moteur et du combo canapé/télévision, tout concourt à nous sédentariser. 


Les divers metavers qu'on nous annonce ici ou là, seront peut-être notre aboutissement civilisationnel, l'immobilisme total comme destinée !


On me rétorque souvent qu'on n'a jamais autant voyagé, mais l'avion, le train, l'automobile ou l'escalator, ne sont jamais que de la sédentarité qui bouge...


Le corollaire de cette sédentarisation, c'est la consommation toujours croissante d'énergie accompagnée de ses aléas climatiques fâcheux.


Nous n'avons jamais autant produit de gaz à effet de serre que depuis que nous avons décidé d'en limiter la production, nous n'avons jamais autant produit de sédentarité que depuis que nous essayons de la combattre.


Les agitations bruyantes de nos COP récurrentes (déjà la 26e) n'y changeront probablement pas grand-chose. 


De même, les injonctions à faire du sport pour "lutter contre la sédentarité" paraissent a minima dérisoires, pour ne pas dire naïves. Le sport ou plutôt l'activité physique, au mieux, en corrigent les effets délétères.


Mais rien n'est jamais inéluctable.


Les grandes évolutions de nos comportements collectifs qui seuls pourront corriger notre trajectoire commune sont liées à nos imaginaires les plus universels.


Les imaginaires du sport le sont désormais, universels, et ce, depuis maintenant quelques dizaines années. 


C'est peut-être là que nous, monde du sport au sens large, avons une responsabilité dans notre devenir commun. 


Infléchir nos imaginaires pour retrouver un développement soutenable sur le long terme n'est peut-être pas une idée dérisoire. 


C'est ce à quoi nous vous invitons, le 24 Novembre prochain, au Musée de l'Homme - .


Nous souhaitons avec celles ou ceux qui voudront bien venir et avec nos conférenciers invités, nous interroger sur le sauvage comme possible nouvel horizon du sport  et donc de ses imaginaires. 


Repenser notre rapport au sauvage c'est repenser notre place dans notre écosystème, nous interroger sur notre devenir commun


Les champions sont une sorte d'avant-garde de l'espèce humaine qui va tutoyer nos limites, et si le monde du sport, ses autorités, ses organisations, ses acteurs étaient aussi une avant-garde du progrès ? 


Une avant-garde consciente que contribuer à faire émerger des imaginaires sportifs c'est influer sur nos comportements collectifs qui seuls permettront d'avancer sereinement ensemble, tous ensemble, dans une communauté de destin à laquelle notre "vaisseau" unique et irremplaçable, la Terre, nous assigne.

vendredi 5 novembre 2021