lundi 2 septembre 2024

ET SI LA FRANCE DEVENAIT AUSSI AMBITIEUSE QUE LA HOLLANDE ?

Alors que chez les experts (souvent auto-proclamés) on continue d'ergoter pour savoir si la France est une nation sportive, question de benêts et absolument sans intérêt tant qu'on n'aura pas défini ce que pourrait être ou ne pas être une nation sportive, d'autres, comme les Pays-Bas, se sont donné comme objectif de devenir d'ici à 2032, la nation la plus sportive du monde, rien moins...


Les Pays-Bas sont-ils seulement une nation sportive ?


Les mêmes experts que ceux évoqués plus haut ne manqueront pas de se précipiter pour nous affirmer que oui, assurément, les Pays-Bas sont une grande nation sportive.


Pourtant, ils n'ont pas autant de grandes épreuves sportives de dimension mondiale comme le Tour de France cycliste, les 24 heures du Mans, le Vendée Globe ou encore l'UTMB


Les gamins néerlandais sont proportionnellement plus nombreux à quitter leur pays pour aller chercher la félicité sportive aux USA ou ailleurs, dont en France par exemple, serait-ce à dire que leur système d'enseignement est peu favorable à la pratique sportive, singulièrement celle de haut niveau ? 


Les Pays-Bas sont en outre assez systématiquement classés derrière la France au classement des Jeux Olympiques d'été. Et l'on pourrait continuer la liste à l'envi mais comme on ne nous dit jamais ce qu'est une nation sportive...


Donc eux seraient une nation sportive et pas la France ???


Ce qui est intéressant dans leur plan stratégique (voir, ) c'est que ce qui est mis en avant dans la manière de devenir la plus sportive des nations du monde c'est : "faire que chaque citoyen se sente bien accueilli quelque soit le sport qu'il a choisi de pratiquer"


Foin des médailles, des structures de haut niveau et autres dispositifs élitistes, c'est par l'accueil de toutes et tous que les néerlandais veulent faire de leur pays la nation la plus sportive du monde.


On en parle en France de l'accueil de toutes et tous et donc de chacune et de chacun dans la pratique sportive ?


On pourrait, non ?

mercredi 28 août 2024

ET S'IL DEVENAIT URGENT DE REDÉFINIR LA NOTION DE PERFORMANCE SPORTIVE ?

Les huitièmes Rencontres de la Prospective Sportive ® auront lieu le 10 octobre 2024 de 8h30 à 13h00 au Petit Bain à Paris autour de la question :

 Et s'il était urgent de redéfinir la notion de performance sportive ?

Notre grand témoin sera Francis DISTINGUIN, en charge de la formation des entraîneurs à la performance au Centre National d'entraînement en Altitude de Font-Romeu (CNEA).

Voir son blog passionnant consacré à la "Performance". 

Nous accueillerons aussi Violaine BACCIALONE, spécialiste des relations entre sport et performance durable.


Ces Rencontres s'inscrivent dans le prolongement de notre chantier "C'est quoi penser la performance ?" lancé en 2014.

Pour vous inscrire, il suffit d'envoyer un mail à francois.bellanger@gmail.com en disant "Je viens".

mardi 13 août 2024

ET SI LA NOTION DE MILLIÈME N'AVAIT PLUS VRAIMENT DE SENS ?

Lors des JO de Paris 2024, l'excellent Noah Lyles est devenu champion olympique du 100 m en 9 sec 79 centièmes.


Pour mieux connaître ce sympathique garçon, on ne saurait trop conseiller le documentaire : "Sprint - The world's fastest humans" sur Netflix. 


Le non moins excellent Kishane Thompson est quant à lui devenu vice-champion olympique du 100 m en 9 sec 79 centièmes.


Le même temps 9 sec et 79 centièmes et effectivement, ils sont, à l'évidence, arrivés en même temps.


Mais en fait non, le premier est arrivé au bout de la ligne droite en 9 sec et 784 millièmes quand le second a mis 9 sec et 789 millièmes pour franchir la ligne d'arrivée.


5 millièmes de seconde les séparent, 5 millièmes de secondes permettent de les séparer et de dire lequel est le premier, a gagné, est champion (c'est formidable) et lequel est le second, a perdu et n'est que vice-champion (c'est formidable aussi mais un peu moins quand même).


Dont acte !


Sauf que 5 millièmes de seconde ce n'est pas une mesure humaine, c'est une mesure machine


L'humanité, notre humanité, est dissoute dans ces 5 millièmes de secondes. 


Ces 5 millièmes de seconde n'ont aucun sens, aucune intelligibilité à l'échelle humaine.


Notre humanité ne se mesure pas au millième de seconde, parce que nous autres humains sommes incapables d'imaginer ou de percevoir ce que peut être un millième de seconde.


Le millième de seconde est une abstraction machinique.


Ce n'est donc pas l'humain que l'on célèbre, c'est la machine que l'on célèbre, sa capacité de mesure à un niveau de précision qui dépasse notre entendement.


Mais voilà, il faut distinguer Noah de Kishane, il faut dire un premier et dire un second, alors on prend le risque d'abandonner notre humanité pour nous en remettre à la machine.


C'est la machine qui décide !


De là à ce que la machine nous impose un jour, il n'y a qu'un pas...


Qu'est-ce que cela dit de nous ?


Nous en reparlerons dans le cadre des huitièmes Rencontres de la Prospective Sportive ® organisées le 10 octobre dont le thème sera : " Et s'il était urgent de redéfinir la performance sportive ?"

dimanche 4 août 2024

ET SI L'ATHLÉTISME RENTRAIT DANS L'ÈRE DU DOPAGE TECHNOLOGIQUE ?

Le 3 août, Femke Bol a donné une formidable victoire aux Pays-Bas dans le relais 4 x 400  mixte des Jeux de Paris 2024 - voir sa course, .


Beaucoup d'observateurs pensent que cette spécialiste du 400 m haies, championne du monde en titre, pourrait bien à la faveur des J.O  battre le record du monde de la distance, grâce à son talent bien sûr, mais aussi grâce à ses chaussures - voir : "It's show time : inside the super site par driving world records at Olympics".


Les évolutions technologiques des pointes d'athlétisme défraient la chronique depuis quelques années et si Nike semblait avoir pris une avance considérable que ce soit dans le domaine des chaussures de pistes que dans celui des chaussures de course sur route, ce n'est plus le cas désormais, Adidas, New Balance ou Puma, font désormais jeu égal avec des avantages concurrentiels certains.


Un article récent montre que le gain de ces pointes d'athlétisme de nouvelle génération est d'environ 2% - voir : "Study shows that "super spike" can increase track running speed by 2%"


Cela fait dire à Kenenisa Bekele, que les records qui sont battus désormais, ne sont pas de la même nature que ceux de son époque, que la technologie change le sport : les plaques de carbones, les pointes mais également les cadenceurs électroniques à led qui "mènent" l'allure des athlètes, faussent et changent la nature du sport lui-même, une manière de « dopage technologique » ...


Voir sur cette question :


- "How technology is distorting modern track world records"


- "Technological advances in elite sport : where does one draw the line ?"


Combien de records du monde lors de Paris 2024


Nous verrons bien.


Reste que les firmes d'équipements sportifs investissent des millions de dollars chaque année pour que leurs athlètes montent sur la plus haute marche des podiums grâce aux quelques centièmes voire millièmes de seconde grappillés ici ou là, cela a-t-il encore un sens ?


Nous en reparlerons dans le cadre des huitièmes Rencontres de la Prospective Sportive ® organisées le 10 octobre dont le thème sera : " Et s'il était urgent de redéfinir la performance sportive ?"

lundi 10 juin 2024

ET SI ÇA DEVAIT ÊTRE CELA LE VRAI HÉRITAGE DE PARIS 2024 ?

Intersport France fait une entrée réussie et non dénuée d'humour dans le paysage sportif olympique parisien de cet été (voir au travers d'une campagne d'affichage qui "hacke" avec beaucoup d'intelligence les J.O et pour célébrer son arrivée à Paris (à la faveur du rachat de l'enseigne GO Sport)


Les spécialistes me disent qu'il s'agit là d'un ambush marketing imparable ! (voir )


Cette campagne de publicité signée Marystone Agency reprend donc tous les codes de ce sur quoi nous travaillons de longue date et que nous avons nommé Trans-Sport ® et Motri-Cité ® (voir,) dans lequel le "swim-commuting" est évidemment une hypothèse de réflexion prospective sur les mobilités sportives d'avenir dont nos récentes rencontres "C'est quoi nager demain ?" témoignaient. 

jeudi 30 mai 2024

ET SI LA SEXUALITÉ DES VIEUX ÉTAIT MOINS TABOU QUE LEURS PRATIQUES SPORTIVES ?

Et s'il était moins tabou de montrer des vieux s'aimant que de les montrer faisant du sport ?

C'est la question que l'on peut se poser devant cette superbe campagne britannique qui ose montrer des vieux s'aimant.

Et si un jour une marque de sport osait signer une de ses campagnes "Sport never gets old" ?

On y reviendra lors des 3e Rencontres Sport / Equipement / Stratégie ® qui auront le 6 juin prochain autour de la question : "C'est quoi demain les vieux, dans le business du sport ?"

lundi 20 mai 2024

ET SI LE MONDE DU SPORT SE DOTAIT ENFIN D'UNE VRAIE DOCTRINE VERS LES VIEUX ?

Récemment nous nous demandions"et si en fait, le monde du sport n'aimait pas les vieux ?"


La question n'est pas gratuite.


Elle est directement liée à une vraie interrogation sur l'attitude du monde du sport face à la révolution démographique en cours, celle de l'avénement d'une société dominée par les seniors.


Rappelons les chiffres issus du rapport "Vieillissement de la population : une adaptation nécessaire" : "le nombre des 75-84 ans va enregistrer une croissance inédite de 49% entre 2020 et 2030, passant de 4,1 millions à 6,1 millions


Quand on regarde un peu attentivement comment ce qu'on appelle "adaptation" se met en place, on identifie assez aisément deux grandes manières pour aborder le sujet :


- De quoi ces "séniors" auront-ils besoins ?


- Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir leur vendre ou leur faire acheter ?

Publié par le Réseau francophone des villes amies des ainésle très intéressant document "Ce que veulent les vieux" entre plutôt par le souci du "besoin", même si de façon très étonnante la question du sport y est quasi-absente.


Est-ce que les futurs vieux, c'est à dire les baby-boomers, auront les mêmes besoins que les actuels vieux ?


Ils seront 2 millions plus nombreux d'ici 6 ans !


Et peut-être faut-il se poser la question car ils sont déjà là...


Ailleurs, on aborde le sujet par l'entrée "vendre", que  les grands secteurs industriels ont déjà bien compris et intégré.


Les secteurs de l'
habitat/architecture/urbanisme et celui de la mobilité sont depuis plusieurs années bien décidés à vendre du "mieux vieillir". 


Le monde du luxe essaye lui de vendre du "vieillir en restant jeune" (en apparence) quand d'autres encore notamment les "Big Pharma" ne doutent de rien et essayent de vendre du "ne plus vieillir du tout". 


Le positionnement du monde du sport qui aurait pourtant beaucoup de choses à dire sur le sujet, lui reste très flou.


Tantôt tenté par les chimères du "ne plus vieillir du tout" mais qui peut rapporter gros, il fait quelques incursions dans celui du "vieillir en restant jeune". Mais il le fait au travers d'un discours de prévention dont on sait - et ce n'est plus à démontrer, et ce, quand bien même ce discours perdure y compris dans la communication des politiques publiques de santé - son inefficacité à engager les gens dans des changements de comportement.


Le monde du sport s'essaye également à l'ambition du "mieux vieillir".


Si dans le secteur de la mobilité, il peut espérer surfer sur l'engouement des mobilités douces et/ou sportives, il peine néanmoins à faire valoir son existence dans l'habitat, l'architecture ou l'urbanisme autrement que dans une dimension de "soin" et des seules activités adaptées que certains voudraient ne voir rattachées qu'au secteur médical (il y a là aussi pas de profit à faire...).


Ça serait quoi une stratégie en direction de cette population de "vieux" pas si vieux mais vieux quand même, qui est en train de prendre une place considérable dans le paysage, pour le monde du sport, qu'il soit marchand ou non-marchand, public ou privé, à vocation lucrative ou non-lucrative ?


Et si le monde du sport se décidait enfin à construire une vraie vision et une vraie doctrine sur la place et le rôle du sport dans un monde de vieux ?


C'est tout l'objet de nos Rencontres du 6 juin - voit .