mercredi 6 novembre 2024

ET SI LE MONDE DU SPORT ARRÊTAIT DE MÉPRISER LE ESPORT ?

La manière dont le monde du sport en France (et peut-être ailleurs aussi ?), s'intéresse à l’esport relève du fait colonial.


Après avoir refusé son existence même, avec une morgue hautaine et plus que dédaigneuse (ne venez pas me chercher la-dessus, j'ai conservé tous les échanges de mails avec les instances du sport français à propos de la première grande réunion esport qui s'est tenue en 2018 à Lausanne, seul Bercy avait envoyé une émissaire et encore, il a fallu beaucoup insister), et par la manière dont aujourd'hui il est rattrapé par les velléités de l'International Olympic Committee – IOC de faire de l'esport son laboratoire d'expérimentation d'un nouveau modèle économique, le sien (celui des droits TV) étant par nature désormais caduque ; le sport français condescend à s'y intéresser, certes, mais de manière coloniale.


Un peu comme Jules César qui en d'autres temps avait dit : «Il n’était pas certain que Britannia existât avant que je m’y rendisse.», on n'était pas tout à fait certain qu'il existât quelque chose un tant soit peu intéressant dans ce monde-là, celui de l'esport.


Ceci explique cette propension des uns ou des autres dans le monde du sport à considérer l'esport comme un espace vide à «conquérir», à «domestiquer», à remplir d’eux-mêmes et de leurs faits et gestes: un support vierge dépourvu de signification sur lequel inscrire leurs noms.


Certes et il faut le noter quelque dirigeante plus éclairée, essaye d'avoir une approche plus respectueuse et plus raisonnée (voir ) en suggérant par exemple que l'organisation du esport en France ne doit pas nécessairement être reprise comme seule vérité ni comme principe d'évangélisation de ces "sauvages" de l'esport qu'il faudra organiser pour en tirer des équipes de France dignes de nous représenter dans des Jeux Olympiques (ah tiens pas paralympique pour le coup...) à venir en 2025, dans des contrées tout aussi "sauvages" mais où le pognon coule à grands flots et ce, pour les douze prochaines années (voir )


Reste que le vecteur est toujours orienté dans le même sens, du haut le sport, organisé, structuré, responsable, cohérent et sérieux vers le bas : l'esport, sauvage pour ne pas dire sauvageon, inorganisé, insérieux et par nature même irresponsable parce qu'infantile, les "sauvages" à coloniser sont de tout temps des "enfants".


C'est au final plus problématique pour le sport que pour l'esport cette manière d'aborder les choses


Parce qu'à y bien regarder, le sport aurait beaucoup à apprendre de l'esport, par exemple dans la manière dont celui-ci entre en avec les 15 - 35 ans (et au-delà et même en deçà...) là où le sport depuis des années compte les défections sans pouvoir les enrayer et geint de ne pouvoir capter cette jeunesse irréfléchie, sauvageonne et rebelle qui se refuse chaque jour un peu plus à lui.