jeudi 9 novembre 2023

ET SI ON REDÉFINISSAIT CE QU'EST UN SPORTIF DE HAUT NIVEAU ?

Et si la redéfinition juridique de ce qu'est un sportif de haut niveau (SHN) devenait un des héritages les plus significatifs et les plus intéressants de la période que nous vivons actuellement, marquée par les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ?


Notre monde change, notre manière d'être au monde change et l'on voit bien ici ou là que le modèle du haut niveau sportif qui prévaut, est de plus en plus remis en question.


Il est vrai que, depuis quelques années, on ne parle plus guère de haut niveau, mais plutôt de performance. 


Or si la performance est souvent un point d'entrée dans le haut niveau, elle en est surtout l'aboutissement, le haut niveau quant à lui étant un système de structures et d'organisations. 


Sauf que voilà, on a décidé de se centrer sur la performance, reléguant le haut niveau au rang d'accessoire et comme on n'a pas, alors, pensé cette transition, le système craque.


Dans notre monde qui change, la frontière ténue entre l'engagement ou l'exigence et la maltraitance se trouble, la relation entraîneur/entrainé pose question.


Les entraîneurs sont à juste titre lassés d'être stigmatisés par des procureurs autoproclamés et autres Torquemadas d'opérette.


Des jeunes gens à la faveur d'une performance relative sont plongés dans le haut niveau, sans réel projet de leur part, ou de leur fédération pour eux et se retrouvent confrontés à un système dur, exigeant, engagé, exclusif qui faute d'être bien défini devient rapidement insupportable.


À la clé de plus en plus de jeunes gens qui se victimisent sur les réseaux sociaux et à qui, une morale plus émotionnelle que réfléchie donne le même statut qu'aux victimes, invisibilisant ces dernières à mesure que les "vanity metrics" des autres croissent, c'est in fine la double-peine pour les victimes réelles !


Plus de 14 000 jeunes gens sont aujourd'hui réputés SHN, cela a-t-il vraiment un sens dans notre pays ?


On l’a déjà dit : la maitrise du temps est une clé centrale dans la protection des SHN contre les phénomènes d'emprise.


Mieux définir les relations entraîneur/entraîné, mieux définir le temps du haut niveau, si l'on compare avec d'autres systèmes : le monde du travail par exemple, Béatrice Barbusse nous dirait qu'il s'agirait là d'établir une convention collective. 


On nous rétorquera que les SHN ne sont pas des professionnels.


Que le fait d'être un SHN ne soit pas une profession, probablement, mais l'activité d'un SHN dans une structure d'entraînement ressemble à s'y méprendre à un emploi tel que le définit la cour de cassation dans son arrêt dit "île de la Tentation" - voir .


Et si l’héritage de cette période trouble que nous vivons dans le sport était l'élaboration d'une convention collective du sport de haut niveau qui protègerait et les SHN et leur encadrement et donnerait aux fédérations sportives un cadre stable ?