Réunions après réunions, communiqués après communiqués, séminaires après séminaires, il nous semble que notre appréhension des Jeux Olympiques ait rétréci peu à peu notre horizon.
On espère se tromper, mais on peut aussi malheureusement craindre que non...
Paris 2024 a pris une dimension thaumaturgique.
Paris 2024 est devenu LA réponse presque exclusive à tous les défis :
La performance ? = Paris 2024 !
Le sport pour tous ? = Paris 2024 !
Le sport des villes ? = Paris 2024 !
La santé par le sport ? = Paris 2024 !
L'aisance aquatique ? = Paris 2024 !
Le sport des campagnes ? = Paris 2024 !
Le lien social ? = Paris 2024 !
Savoir rouler à vélo ? = Paris 2024 !
...
Cette petite liste n'est malheureusement pas exhaustive et on pourrait continuer ainsi, à l'envi, tant Paris 2024 devient une sorte de leitmotiv systématique dès qu'on parle de sport avec l'un ou l'autre de celles ou ceux qui pilotent le sport français.
C'est un risque, le risque de décevoir au-delà même de ce qu'on imagine mais aussi un risque et celui-ci n'est pas anodin, de créer du rejet, un rejet palpable d'ores et déjà pour qui ne vit pas hors du monde de tous les jours, de notre société française plus "fracassée" socialement qu'on ne veut bien le voir.
Le sport qui fédère peut apporter sa pierre à l'édifice d'une vie meilleure mais pour cela il lui faudrait élargir son horizon, développer de Nouveaux Grands Récits et parler au plus grand nombre.
Il y a quelques jours le COJO a lancé le recrutement de "plumes" : "des profils qui ont le goût de l’écriture, le sens de la formule, et l’envie de parler non seulement de sport, mais aussi de culture, d’environnement, d’emploi, d’économie sociale et solidaire, d’engagement…"
C'est intéressant, le besoin d'un storytelling renouvelé est plus que nécessaire pour Paris 2024.
Londres 2012 avait engagé son récit mobilisateur environ 18 mois avant le début des Jeux Olympiques, il n'est donc peut-être pas trop tard et ce, malgré une situation au combien différente : climat, guerre en Europe, inflation, pandémie...
Ce sont actuellement plutôt les commerçants qui assurent ce besoin de Nouveaux Grands Récits : Nike, Patagonia voir, depuis peu, Decathlon.
Les grandes institutions sportives mondiales quant à elles, CIO ou FIFA, n'ont pas vraiment une contribution notablement positive dans ce domaine.
C'est donc une formidable opportunité pour Paris 2024, à condition toutefois de ne pas naïvement penser que Paris 2024 puisse occuper tout l'horizon...