On s'agace ici ou là, voire même on est révolté, depuis la diffusion d'un reportage sur BFM de gens qui font du ski indoor par moins 5°c quand dehors la canicule règne - voir, là.
On a raison.
Ce qui est intéressant ici, et le phénomène n'est pas nécessairement nouveau, c'est que la non-acceptabilité de certains comportements sociaux prend un écho particulier, de plus en plus important et singulièrement concernant les pratiques sportives.
Est-il acceptable de pratiquer des sports d'hivers en plein été alors que qu'on appelle un peu partout à la mobilisation pour lutter contre le réchauffement climatique qui menace notre mode de vie ?
Comment le monde du sport va-t-il prendre en compte cette évolution ?
Quelles pratiques sportives vont-elles devenir inacceptables dans les mois ou les années à venir ?
Quels événements sportifs vont-ils disparaître car devenus insupportables socialement ?
Le sport est un phénomène "jeune" à l'échelle de l'Homme : moins de 200 ans, pour autant si ces évolutions "cosmétiques" sont permanentes et rapides depuis qu'il existe, ses évolutions "paradigmatiques" sont lentes et se heurtent à une forte inertie.
L'exemple de la transition numérique est de ce point de vue intéressant, alors que depuis quelques dizaines d'années seulement notre monde s'est massivement dématérialisé, le sport et ses institutions n'ont pas engagé de réelles évolutions se concentrant à essayer de rester ce qu'ils sont et ont toujours été, en numérisant leur passé mais en se refusant majoritairement à se penser, se réinventer dans un monde qui a changé (manque d'imagination, de créativité ou aveuglement ?) .
Comment ce monde très exposé et très observé qu'est le monde du sport va-t-il se saisir de la nécessaire évolution (révolution ?) que le monde qui vient va lui imposer ?
Va-t-il adopter de nouveaux comportements, de nouvelles manières d'être au monde, être un éclaireur de nouveaux comportements socialement responsables ?
Ou va-t-il regarder les évolutions sans y prendre part pour in fine essayer de s'adapter vaille que vaille quand il sera déjà trop tard ?
Qui seront les nouveaux acteurs qui se substitueront aux acteurs actuels qui n'auront pas su ou pas voulu penser leur évolution ?
Parce que ne nous y trompons pas, si pour occuper le terrain il faut un comportement socialement acceptable, d'aucuns se positionneront (se positionnent déjà ?) dans ce type de comportement pour occuper la place, en lieu et place de ceux qui ne veulent pas changer...
La crise climatique et la crise sociale qui lui est inhérente, ce n'est pas comme si c'était un peu de poussière qu'on peut innocemment mettre sous le tapis !
Dans le sport comme ailleurs...