L'été sportif aura été intéressant, tantôt enthousiasmant tantôt très enthousiasmant, parfois décevant aussi, il en va ainsi du sport et de la quête de performance.
L'un des leitmotiv qu'on nous a servi à l'envi durant les retransmissions télévisées (de qualité grâce au service public), c'est la référence à Paris 2024 et dès après les compétitions réussies ou non, chacun y est allé de son : "nous allons accompagner au mieux (parfois nous allons mieux accompagner, la nuance n'est pas nulle) les sportives ou les sportifs dans la perspective des JO de Paris 2024".
On notera qu'on n'a pas entendu "nous allons entraîner au mieux ou mieux entraîner...".
Non.
L'idée aujourd'hui est surtout d'accompagner, entraîner n'étant qu'une sous-activité de l'accompagnement, avec tout ce que cela suppose de complexification dans les chaines de décisions et/ou hiérarchiques.
On va dire que l’on pinaille, que l’on joue sur les mots, mais cette dérive sémantique est bien réelle.
Le nombre d'"accompagnants" a considérablement augmenté dans l'entourage des sportifs depuis quelques années pas vraiment le nombre d'entraîneurs.
Nous disons "accompagnant" plutôt qu'"accompagnateur" à dessein et par analogie avec un autre secteur d'activités où ce concept s'est également développé de manière importante ces dernières années, avec les même ressorts et les mêmes dynamiques internes. Cela devrait nous pousser à réfléchir...
Entre entrainer et accompagner, on sent l'écart de dynamique qu'il peut y avoir, le mouvement général n'est pas le même.
On accompagne, donc.
On va accompagner dans la perspective de réussir les JO de Paris 2024 et chacun des accompagnants, dont une petite minorité désormais entraîne, va essayer d'exister auprès du champion, d'être utile, décisif, indispensable, incontournable, évident...
Car à la clé, il y a potentiellement l'accréditation, ce sésame qui permet d'en être, le moment venu.
On n'imagine pas comment d'ores et déjà, les ambitions d'obtenir une "accrède" sont palpables chez nombre d'accompagnants...
Dans ce grand jeu de stratégie pas toujours au service des sportifs, se rendre utile, décisif etc (voir plus haut) conduit parfois (souvent?) et de manière plus ou moins consciente, à créer de la dépendance chez le sportif.
Là où et on le voit bien à la lecture du taux de conversion des médailles obtenues en compétitions de référence, en médailles olympiques, faible pour ce qui concerne la France (parfois guère plus de x0,2 quand d'autres pays sont à x0,6 ou x0,8 voir plus de x1).
C'est d'autonomie et de leadership pour les sportifs et pour ceux qui les entraînent dont nous devrions parler.
Au passage il est intéressant de noter que c'est chez ceux qui sont un peu les premiers de la classe dans le sport français, la Fédération française de handball, qu'on s'est sérieusement penché sur la question du leadership ces derniers temps. On n'est probablement pas premier de la classe sans raison...