mardi 2 décembre 2025
ET SI LA GUERRE CHANGEAIT LE SPORT ?
jeudi 27 novembre 2025
ET SI LES FÉDÉRATIONS DEVENAIENT DE VRAIES MARQUES ?
Le modèle opérationnel historique des fédérations sportives, structuré comme une entité administrative à but non lucratif, vit peut-être (probablement ?) ses dernières années.
Face aux mutations économiques, concurrentielles et numériques profondes, la pérennité des fédérations sportives est remise en question. Leur croissance dans le paysage du XXIe siècle exige une réinvention fondamentale de leur rôle, de leur structure et de leur proposition de valeur.
Pour assurer leur avenir, les fédérations sportives peuvent devenir, progressivement et de manière intégrée :
1 - Une marque moderne et résonnante, afin d'établir une proposition de valeur claire et de catalyser la diversification de leurs revenus.
2 - Un système d'exploitation (OS), numérique et efficient, pour construire l'infrastructure capable de délivrer cette valeur à grande échelle à l'ensemble de son écosystème.
3 - Une plateforme multiface sophistiquée, pour orchestrer et monétiser cet écosystème en capitalisant sur l'actif le plus précieux de l'ère numérique : l'attention.
Marque, système d'exploitation et plateforme, ne sont pas des options mutuellement exclusives, mais les couches interdépendantes d'une même pile stratégique.
- La marque est le "pourquoi" : elle définit la mission, les valeurs et la promesse qui justifient l'existence de la fédération et guident toutes ses actions.
- L'OS est le "comment" : il constitue l'infrastructure technologique et organisationnelle qui permet de tenir cette promesse de manière efficace, fiable et à grande échelle.
- La plateforme est le "quoi" : elle représente le modèle économique qui permet de financer et de pérenniser la mission en orchestrant et en monétisant l'écosystème.
Une fédération ne peut pas devenir une plateforme performante sans un système d'exploitation robuste pour la soutenir, et elle ne peut pas concevoir un système d'exploitation pertinent sans une stratégie de marque claire pour en orienter l'architecture.
La réussite réside dans l'alignement et l'intégration de ces trois couches.
On reparlera, là.
vendredi 21 novembre 2025
ET SI EAU DE PARIS ÉTAIT UNE MARQUE DE SPORT ?
Eau de Paris est-elle une marque de sport ?
Spoiler : la réponse est oui !
(Mais de manière discrète, intelligente et subtile...)
Le statut d’Eau de Paris en tant qu'acteur majeur du sport parisien ne se mesure pas à l'aune du sponsoring commercial traditionnel, un modèle que l'entreprise laisse à des acteurs privés. Son influence est plus structurelle, plus profonde et, en définitive, plus significative.
Quatre piliers caractérisent cette influence :
- Un Pilier infrastructurel : Eau de Paris est le fournisseur de l'infrastructure de base de toute pratique sportive à Paris. Par son réseau physique de 1 200 fontaines et son extension numérique et privée via plus de 1 000 commerçants partenaires, Eau de Paris garantit l'accès universel à l'hydratation, condition sine qua non de la pratique sportive de masse et de la santé publique des sportifs.
- Un opérateur critique : Loin d'être un simple fournisseur, Eau de Paris a été un opérateur indispensable à la réussite des JOP 2024 intra-muros. Son rôle de garant technique pour la validation analytique des épreuves de la Seine a démontré sa compétence au plus haut niveau, tandis que ses investissements d'héritage profitent durablement aux sportifs parisiens.
- Un initiateur de politiques publiques : Eau de Paris utilise le sport comme un levier actif pour la transition écologique. Elle agit en incubateur de solutions "zéro plastique" avec le sport amateur et en catalyseur de révolutions écologiques pour le sport de masse, en rendant possible un Marathon de Paris 2026 sans bouteilles.
- Un leader d'influence : Eau de Paris a transcendé son rôle technique pour devenir un leader intellectuel. En organisant des débats prospectifs comme les "Ateliers des Métamorphoses" elle définit l'agenda des défis futurs et convoque les décideurs politiques pour co-construire les solutions d'adaptation du sport au changement climatique.
Eau de Paris a su transformer son mandat de service public en un partenariat stratégique global.
Son influence est moins visible qu'un logo sur un maillot, mais elle est infiniment plus profonde : elle façonne l'infrastructure, garantit les opérations, pilote la transition écologique et définit l'avenir du sport à Paris.
Elle n'est pas seulement un acteur dans le sport, elle en est un architecte structurel.
lundi 17 novembre 2025
ET SI DEMAIN, LES MARQUES DE SPORT NE VENDAIENT PLUS QUE DES HISTOIRES ?
Et si on faisait l'hypothèse que demain tous les produits se ressemblant, le rôle d’une marque de sport ne sera plus de vendre des produits... mais de raconter des histoires.
Le commerce ne serait plus la vente d'objets, mais l'échange de valeurs incarnées par des artefacts temporaires.
Les marques basculeraient alors d'une économie du matériel à ce que l'on appelle communément une économie du sens et de l'expérience.
Pour les marques de sport, ce basculement pourrait prendre trois formes.
1° - La Marque de sport comme "Studio de Production de Mythes ® ».
Le cœur de l'entreprise n'est plus l'usine ou la supply chain, mais l'équipe de scénaristes, de designers d'expérience et d'anthropologues.
Le produit devient un accessoire de la fiction, un simple support matérialisé du récit.
Sa fonction est de rendre le mythe tangible.
On l'achète pour incarner l'histoire que la marque raconte.
La marque crée un univers narratif cohérent, avec ses "canons sportifs", ses propres règles, ses archétypes (l'Anti-Héros, l'Explorateur, le Sage de l'Entraînement) et ses enjeux philosophiques.
Ces histoires ne sont pas uniquement liées à la performance athlétique, mais à des thèmes universels (la solitude de l'effort, la gestion du doute, la beauté du geste inutile).
La valeur réside dans l'accès au récit, pas dans le coût marginal de fabrication du produit.
La marque vend l'abonnement à sa "saison narrative" (événements, plateformes, contenus) et le produit est inclus comme un kit de participation.
2. La Marque de sport comme "Productrice de Spécificités Locales ® "
Le produit étant devenu secondaire en tant que produit, il doit devenir premier en tant que fiction et valeur rituelle.
Dans un monde saturé de produits, la marque de sport décide de créer une pénurie artificielle de sens.
Le produit est fabriqué en quantité limitée non pas pour augmenter son prix, mais pour préserver la sacralité de l'histoire qu'il raconte.
Seuls ceux qui adhèrent au récit peuvent mériter le produit/artefact.
La marque raconte des histoires hyper-locales, non reproductibles à l'échelle mondiale.
Par exemple, un maillot est créé pour raconter le mythe de trois coureurs dans un quartier peu connu mais typique de Tokyo. L'objet devient un fragment de géographie et d'histoire humaine.
Ce modèle permet de monétiser l'exclusivité narrative.
La marque devient un producteur et un conservatoire d'histoires locales ou de niches, finançant des micro-documentaires et des initiatives communautaires dont le produit est le symbole commémoratif.
3. La Marque de sport comme "Preuve de l'Engagement ® "
Partant du principe que le sport étant déjà une fiction, la marque amplifie cette fiction pour lui donner un impact sur la vision du monde de l'individu.
La fiction la plus puissante est celle qui permet à l'individu de se voir comme un agent de changement.
La marque de sport devient acteur politique en racontant des histoires d'engagement et dépassement éthique et/ou environnemental.
Le produit (même secondaire) est la preuve factuelle que l'histoire est possible.
Par exemple : Une marque se focalise sur la fiction de la biodiversité retrouvée. Elle ne raconte pas seulement la performance, mais l'histoire de la restauration d'un écosystème dans un lieu bien précis. Le produit devient le jeton qui finance et commémore cette histoire.
Le rôle du produit est d'aligner le fait (la matière recyclée, la réduction d'empreinte) sur une fiction (le mythe de la régénération, de l'harmonie avec la nature).
Le produit devient la preuve factuelle de l'engagement.
Si un jour, ça bascule comme cela ...
... alors on change d'histoire.
... alors le marché du sport se révolutionne.
... alors le sport change de vocation et sort - enfin ! - du XIX° siècle.
On y reviendra et on vous présentera nos réflexions sous quatre angles différents lors des cinquièmes Rencontres Sport/Équipement/Stratégie ® organisées le vendredi 28 novembre autour de la question "C'est quoi demain, une marque de sport ?"
vendredi 24 octobre 2025
ET SI MARVEL DEVENAIT UN CONCURRENT DE NIKE ?
- Et si les Nike, Adidas ou Red Bull étaient des franchises à la Star Wars ou Marvel ?
- Et si en tant qu’écosystèmes culturels, le sport disparaissait dans les marques de sports ?
Ça promet d'être passionnant !
On vous attend nombreux pour l'écouter.
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lundi 20 octobre 2025
DETALO EST-ELLE UNE MARQUE DE SPORT ?
Est-ce que Detalo est une marque de sport ?
A priori non, pourtant cette marque revendique de fabriquer des dispositifs scientifique (non médicaux, ce n'est pas anodin) pour les équipes de sport de haute performance - là.
Son positionnement en tant qu'instrument scientifique plutôt que marque de performance est une stratégie délibérée. Cette approche est conçue pour l'isoler des controverses sur le dopage et des réglementations complexes sur les dispositifs médicaux.
Son dispositif de ré-inhalation au monoxyde de carbone, s'il fait l'objet d'une surveillance de l'AMA qui ne l'interdit pas, s'est vu interdit d'usage par l'UCI en début d'année, parce qu'il faut bien le dire, faire faire des dizaines de fois le même test scientifique à Pogacar ou à Vingegaard, en peu de temps, c'est un peu louche...
Rappelons que respirer du monoxyde de carbone trop longtemps c'est une manière assez certaine de mourir.
"Mais c'est pour la science !" disent les usagers réguliers de Detalo [NOTA : toujours mettre sa main sur son coeur et prendre un air vaguement offusqué quand on prononce cette phrase].
Et de fait sous contrôle médical et scientifique sérieux, ce dispositif reste à ce jour parfaitement autorisé sauf par l'UCI.
"Sous contrôle médical et scientifique" c'est aussi ce que revendique Enhanced Game une entreprise qui vend des produits qui améliore la performance de madame ou monsieur tout le monde et qui pour se faire connaître, organise à Las Vegas l'année prochaine un spectacle qui se veut sportif - les produits, là.
Mais là, faut pas exagérer, c'est interdit !
Parce que nous dit-on, le "dopage n'a rien à voir avec le sport".
Le problème c'est que si ! (quand bien même on aimerait le contraire).
Le dopage à tout à voir avec le sport, il n'a même à voir qu'avec le sport !
On se posera le 28 novembre prochain la question de savoir si Enhanced Game mais aussi GSK, Bayer, Pfizer et autres, sont des marques de sport, lors de nos Rencontres organisées autour de la question « C’est quoi demain, une marque de sport ? »














