lundi 15 décembre 2025

ET SI LE RÔLE DU SPORT ÉTAIT PLUS RECONNU DANS LES TEMPS DE CATASTROPHES ?

Lors des prochaines Rencontres de la Prospective Sportive® le mercredi 18 mars prochain, nous nous interrogerons à partir de cette question : "Et si demain, la guerre changeait le sport ?"

Un des axes possibles de réflexion est qu'il faut bien se rendre à l'évidence : dans la cartographie contemporaine des vulnérabilités systémiques, qu'elles soient d'origine naturelle (séismes, ouragans, inondations), sanitaire (pandémies) ou géopolitique (guerres, conflits civils), un motif récurrent émerge avec une régularité troublante : la sidération, voire la défaillance initiale de l'appareil d'État.

L'État, théoriquement conçu comme le garant ultime de la sécurité et du bien-être de ses citoyens se trouve fréquemment, dans les premières heures ou les premiers mois d'une catastrophe majeure, en situation de surcharge cognitive, logistique et décisionnelle.

C'est dans cet interstice, ce vide capacitaire laissé par la puissance publique paralysée ou absente, que la société civile s'organise pour assurer la survie collective.

Parmi les acteurs de cette résilience spontanée, le tissu associatif sportif se distingue non seulement par sa réactivité immédiate, mais aussi par sa capacité structurelle à se substituer aux services régaliens défaillants.

Souvent relégué dans l'imaginaire collectif à une fonction de divertissement ou de loisir, le club sportif révèle en temps de crise sa nature profonde : celle d'une infrastructure sociale latente, maillée, disciplinée et mobilisable instantanément.

Les entités sportives, des clubs amateurs ruraux aux géants du football professionnel, en passant par les groupes d'Ultras, transcendent leur vocation première pour devenir des agences humanitaires, des forces de sécurité civile, voire des unités de défense territoriale.

Les exemples sont nombreux où les clubs sportifs ont su se mobiliser rapidement et suppléer à l'absence de l'État ou de ses services : les séismes dévastateurs en Turquie et Syrie (2023), les inondations de Valence en Espagne (2024), l'ouragan Katrina aux États-Unis (2005), la guerre en Ukraine (depuis 2022), les conflits sectaires au Liban, la révolution égyptienne (2011) et la réponse à la pandémie de COVID-19 en Irlande par exemple.

Si le sport [et ses associations] est un relais puissant lorsque l'État fait défaut, il ne saurait être une solution durable aux carences structurelles des services publics. 

L'enjeu est d'intégrer formellement ces acteurs dans les plans de résilience nationale, non comme des substituts par défaut, mais comme des partenaires reconnus et soutenus, tout en garantissant que l'État conserve sa responsabilité ultime de protecteur.

C'est peut-être ce que nous disent les militaires quand ils choisissent un récit évoquant le rôle des associations dans les guerres comme vainqueur du concours de récit d'anticipation qu'ils ont organisé cette année. 

On en reparle le 18 mars, .

mardi 2 décembre 2025

ET SI LA GUERRE CHANGEAIT LE SPORT ?

Les prochaines et dixièmes Rencontres de la Prospective Sportive ® auront lieu le 18 mars 2026 autour de la question "Et si demain, la guerre changeait le sport ?"

Ces Rencontres seront notamment l'occasion de présenter comment nous travaillons sur le thème de la guerre dans le cadre de notre démarche des "deux trilogies" - voir, .

Elles seront aussi le prolongement et l'enrichissement sportifs des réflexions engagées depuis plus de 10 ans par Transit-City sur les façons dont les guerres contemporaines irriguent nos imaginaires et nos pratiques.


Voir nos réflexions : 

On vous en dit beaucoup plus sur le programme très vite.

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Ces dixièmes Rencontres de la Prospective Sportive ® se dérouleront le mercredi 18 mars 2026, de 9h00 à 12h30 au Petit Bain situé au pied de la Grande Bibliothèque au 7 Port de la Gare, Paris 13° - métro Quai de la Gare (ligne 6).

Pour vous inscrire, il suffit d'envoyer un mail à francois.bellanger@gmail.com en disant "Je viens" ou "Nous venons" avec tous vos noms si vous êtes plusieurs.

jeudi 27 novembre 2025

ET SI LES FÉDÉRATIONS DEVENAIENT DE VRAIES MARQUES ?

Le modèle opérationnel historique des fédérations sportives, structuré comme une entité administrative à but non lucratif, vit peut-être (probablement ?) ses dernières années.


Face aux mutations économiques, concurrentielles et numériques profondes, la pérennité des fédérations sportives est remise en question. Leur croissance dans le paysage du XXIe siècle exige une réinvention fondamentale de leur rôle, de leur structure et de leur proposition de valeur.


Pour assurer leur avenir, les fédérations sportives peuvent devenir, progressivement et de manière intégrée : 


1 - Une marque moderne et résonnante, afin d'établir une proposition de valeur claire et de catalyser la diversification de leurs revenus.


2 - Un système d'exploitation (OS), numérique et efficient, pour construire l'infrastructure capable de délivrer cette valeur à grande échelle à l'ensemble de son écosystème.


3 - Une plateforme multiface sophistiquée, pour orchestrer et monétiser cet écosystème en capitalisant sur l'actif le plus précieux de l'ère numérique : l'attention.


Marque, système d'exploitation et plateforme, ne sont pas des options mutuellement exclusives, mais les couches interdépendantes d'une même pile stratégique.


- La marque est le "pourquoi" : elle définit la mission, les valeurs et la promesse qui justifient l'existence de la fédération et guident toutes ses actions.


- L'OS est le "comment" : il constitue l'infrastructure technologique et organisationnelle qui permet de tenir cette promesse de manière efficace, fiable et à grande échelle.

- La plateforme est le "quoi" : elle représente le modèle économique qui permet de financer et de pérenniser la mission en orchestrant et en monétisant l'écosystème.


Une fédération ne peut pas devenir une plateforme performante sans un système d'exploitation robuste pour la soutenir, et elle ne peut pas concevoir un système d'exploitation pertinent sans une stratégie de marque claire pour en orienter l'architecture.


La réussite réside dans l'alignement et l'intégration de ces trois couches.


On en reparlera, .

vendredi 21 novembre 2025

ET SI EAU DE PARIS ÉTAIT UNE MARQUE DE SPORT ?

Eau de Paris est-elle une marque de sport ?


Spoiler : la réponse est oui !


(Mais de manière discrète, intelligente et subtile...)


Le statut d’Eau de Paris en tant qu'acteur majeur du sport parisien ne se mesure pas à l'aune du sponsoring commercial traditionnel, un modèle que l'entreprise laisse à des acteurs privés. Son influence est plus structurelle, plus profonde et, en définitive, plus significative. 

 

Quatre piliers caractérisent cette influence :


- Un Pilier infrastructurel : Eau de Paris est le fournisseur de l'infrastructure de base de toute pratique sportive à Paris. Par son réseau physique de 1 200 fontaines  et son extension numérique et privée via plus de 1 000 commerçants partenaires, Eau de Paris garantit l'accès universel à l'hydratation, condition sine qua non de la pratique sportive de masse et de la santé publique des sportifs. 

 

- Un opérateur critique : Loin d'être un simple fournisseur, Eau de Paris a été un opérateur indispensable à la réussite des JOP 2024 intra-muros. Son rôle de garant technique pour la validation analytique des épreuves de la Seine a démontré sa compétence au plus haut niveau, tandis que ses investissements d'héritage profitent durablement aux sportifs parisiens. 

 

- Un initiateur de politiques publiques : Eau de Paris utilise le sport comme un levier actif pour la transition écologique. Elle agit en incubateur de solutions "zéro plastique" avec le sport amateur  et en catalyseur de révolutions écologiques pour le sport de masse, en rendant possible un Marathon de Paris 2026 sans bouteilles.

 

- Un leader d'influence : Eau de Paris a transcendé son rôle technique pour devenir un leader intellectuel. En organisant des débats prospectifs comme les "Ateliers des Métamorphoses" elle définit l'agenda des défis futurs et convoque les décideurs politiques pour co-construire les solutions d'adaptation du sport au changement climatique. 

 

Eau de Paris a su transformer son mandat de service public en un partenariat stratégique global.


Son influence est moins visible qu'un logo sur un maillot, mais elle est infiniment plus profonde : elle façonne l'infrastructure, garantit les opérations, pilote la transition écologique et définit l'avenir du sport à Paris.


Elle n'est pas seulement un acteur dans le sport, elle en est un architecte structurel.


On en reparlera lors des cinquièmes Rencontres Sport/Équipement/Stratégie ® organisées vendredi 28 novembre autour de la question "C'est quoi demain, une marque de sport ?"

Toutes les infos sur ces Rencontres.

lundi 17 novembre 2025

ET SI DEMAIN, LES MARQUES DE SPORT NE VENDAIENT PLUS QUE DES HISTOIRES ?

Et si on faisait l'hypothèse que demain tous les produits se ressemblant, le rôle d’une marque de sport ne sera plus de vendre des produits... mais de raconter des histoires.


Le commerce ne serait plus la vente d'objets, mais l'échange de valeurs incarnées par des artefacts temporaires.

Les marques basculeraient alors d'une économie du matériel à ce que l'on appelle communément une économie du sens et de l'expérience

Pour les marques de sport, ce basculement pourrait prendre trois formes.

1° - La Marque de sport comme "Studio de Production de Mythes ® ».

Le cœur de l'entreprise n'est plus l'usine ou la supply chain, mais l'équipe de scénaristes, de designers d'expérience et d'anthropologues.

Le produit devient un accessoire de la fiction, un simple support matérialisé du récit. 

Sa fonction est de rendre le mythe tangible. 

On l'achète pour incarner l'histoire que la marque raconte.

La marque crée un univers narratif cohérent, avec ses "canons sportifs", ses propres règles, ses archétypes (l'Anti-Héros, l'Explorateur, le Sage de l'Entraînement) et ses enjeux philosophiques. 

Ces histoires ne sont pas uniquement liées à la performance athlétique, mais à des thèmes universels (la solitude de l'effort, la gestion du doute, la beauté du geste inutile).

La valeur réside dans l'accès au récit, pas dans le coût marginal de fabrication du produit. 

La marque vend l'abonnement à sa "saison narrative" (événements, plateformes, contenus) et le produit est inclus comme un kit de participation.

2. La Marque de sport comme "Productrice de Spécificités Locales ® " 

Le produit étant devenu secondaire en tant que produit, il doit devenir premier en tant que fiction et valeur rituelle.

Dans un monde saturé de produits, la marque de sport décide de créer une pénurie artificielle de sens

Le produit est fabriqué en quantité limitée non pas pour augmenter son prix, mais pour préserver la sacralité de l'histoire qu'il raconte. 

Seuls ceux qui adhèrent au récit peuvent mériter le produit/artefact.

La marque raconte des histoires hyper-locales, non reproductibles à l'échelle mondiale. 

Par exemple, un maillot est créé pour raconter le mythe de trois coureurs dans un quartier peu connu mais typique de Tokyo. L'objet devient un fragment de géographie et d'histoire humaine.

Ce modèle permet de monétiser l'exclusivité narrative

La marque devient un producteur et un conservatoire d'histoires locales ou de niches, finançant des micro-documentaires et des initiatives communautaires dont le produit est le symbole commémoratif.

3. La Marque de sport comme "Preuve de l'Engagement ® " 

Partant du principe que le sport étant déjà une fiction, la marque amplifie cette fiction pour lui donner un impact sur la vision du monde de l'individu.

La fiction la plus puissante est celle qui permet à l'individu de se voir comme un agent de changement. 

La marque de sport devient acteur politique en racontant des histoires d'engagement et dépassement éthique et/ou environnemental. 

Le produit (même secondaire) est la preuve factuelle que l'histoire est possible.

Par exemple : Une marque se focalise sur la fiction de la biodiversité retrouvée. Elle ne raconte pas seulement la performance, mais l'histoire de la restauration d'un écosystème dans un lieu bien précis. Le produit devient le jeton qui finance et commémore cette histoire.

Le rôle du produit est d'aligner le fait (la matière recyclée, la réduction d'empreinte) sur une fiction (le mythe de la régénération, de l'harmonie avec la nature). 

Le produit devient la preuve factuelle de l'engagement.

Si un jour, ça bascule comme cela ...

... alors on change d'histoire.

... alors le marché du sport se révolutionne.

... alors le sport change de vocation et sort - enfin ! - du XIX° siècle.

On y reviendra et on vous présentera nos réflexions sous quatre angles différents lors des cinquièmes Rencontres Sport/Équipement/Stratégie ® organisées le vendredi 28 novembre autour de la question "C'est quoi demain, une marque de sport ?"


Ces cinquièmes Rencontres Sport / Equipement / Stratégie ® se dérouleront le vendredi 28 novembre 2025, de 9h00 à 13h au Petit Bain situé au pied de la Grande Bibliothèque au 7 Port de la Gare, Paris 13°, - métro Quai de la Gare (ligne 6).

Pour vous inscrire, il suffit d'envoyer un mail à francois.bellanger@gmail.com en disant "Je viens" ou "Nous venons" avec tous vos noms si vous êtes plusieurs.