jeudi 20 mars 2025

ET SI LA COUR DES COMPTES ARRÊTAIT D'ENFILER DES PERLES ?

Dans son rapport annuel, la Cour des comptes propose un document centré sur : "l'accès des jeunes au sport" - le doc, .


Certes, pour celles ou ceux qui s'intéressent de près aux questions de sport en général et d'accès au sport en particulier, vous n'apprendrez rien de nouveau, la Cour des comptes compile ici plusieurs rapports, livres et autres études connus et largement diffusés.


Mais c'est peut-être là le point le plus intéressant, car ce faisant, ce document reprend, en les accentuant parfois, les biais des documents sur lesquels il s'appuie, et donc invisibilise de nombreux questionnements (les publics cibles sont-ils les bons ? par exemple...) au profit d'une forme de "doxa" communément admise, qui relève plus de la paresse intellectuelle et de la facilité, les anglo-saxons disent "the path of least resistance", facilité dont on voit bien les limites en terme d'efficacité des politiques publiques.


In fine, la Cour des comptes suggère 5 préconisations d'une grande banalité, qui tombent sous le sens, assez peu susceptibles de générer quelque forme d'audace que ce soit, et surtout, et c'est là le point central, des préconisations qui renforcent ces biais qui limitent l'efficacité des politiques publiques d'accès au sport.


Les préconisations de la Cour des comptes :


1. prévoir des créneaux d’accompagnement à destination des jeunes, notamment les plus éloignés de la pratique sportive, sur les équipements sportifs en accès libre (Agence nationale du sport, communes et intercommunalités) ; 

2. développer les partenariats entre les collectivités locales et les acteurs privés pour élargir l’accès, physique et financier, des jeunes à une plus grande variété d’équipements sportifs (communes et intercommunalités) ; 

3. accroître le taux de pratique des élèves en EPS en assurant un suivi statistique des inaptitudes et en ajustant les séances en fonction des capacités des élèves concernés (ministère de l’éducation nationale) ; 

4. cibler davantage le Pass’sport sur les jeunes les plus éloignés de la pratique sportive (ministère des sports, de la jeunesse et de la vie associative).


Oui tout cela manque cruellement d'ambition et singulièrement d'imagination et de créativité.


Tout cela n'aide en rien à comprendre la façon dont les nouvelles générations pensent appréhendent le et les sports... et surtout ne dit rien sur la façon de leur apporter de nouvelles réponses plus désirables pour elles.


Pas un mot sur le jeu.


Pas un mot sur le plaisir.


Pas un mot sur les nouveaux imaginaires.


Bref, à éviter si vous cherchez des idées neuves et originales !!


Et c'est évidement très dommage tellement il y a de choses nouvelles à imaginer et à mettre en place.


Nous pour notre part, nous essaierons de réfléchir à la place et aux nouveaux rôles possibles  des clubs auprès des jeunes, lors des prochaines Rencontres de la Prospective Sportive ® qui auront le 14 mai prochain autour de la question "Et si demain, les clubs réinventaient le sport... en se réinventant ?"

mercredi 19 mars 2025

ET SI LES DÉPUTÉS FAISAIENT MONTRE D'UN PEU PLUS D'IMAGINATION ?

Parfois face à des sujets graves et importants, on se dit qu'il serait bien de trouver des idées neuves pour les aborder, les penser et tenter de les résorber.

C'est notamment le cas pour l'obésité, véritable fléau mondial qui touche de plus en plus de jeunes.

Alors quand l'Assemblée nationale publie un rapport sous le titre "Mission flash sur l'activité physique et sportive et la prévention de l'obésité en milieu scolaire", on le lit.

On le lit car on se dit que l'on va trouver de nouvelles façons de penser l'obésité.

De nouvelles façons de comprendre pourquoi l'obésité augmente chez les ados.

Des tentatives de comprendre quels sont leurs rapports au corps et au sport.

Des analyses sur les nouveaux imaginaires physiques et sportifs des gamins.

Bref, on se dit plein de choses positives.

On se dit plein de choses car on a encore confiance dans l'imagination et la créativité de nos élus.

Qu'on se dit que le mot prospective ne leur fait pas forcément peur.

Et qu'au contraire, ça les attire et qu'ils vont fournir un effort pour sortir des sentiers battus sur les jeunes, le sport, l'école et le sport à l'école

Et ben, non, rien.

On a tout faux.

Y a rien dans ce rapport de la mission flash - juste des banalités et des propositions de mieux contrôler et mesurer le corps de nos gamins.

Là où on attend de nouvelles idées généreuses, on a le retour de la visite médicale !

C'est évidement triste et décevant.

Nous, pour notre part, nous essaierons de réfléchir à la place et aux nouveaux rôles possibles  des clubs auprès des jeunes, lors des prochaines Rencontres de la Prospective Sportive ® qui auront le 14 mai prochain autour de la question Et si demain, les clubs réinventaient le sport... en se réinventant ?

lundi 24 février 2025

ET SI C'ÉTAIT ELLES (ENTRE AUTRES) QUI AIDAIENT LES CLUBS À SE RÉINVENTER ?

Les clubs de sport ont-ils aujourd’hui des choses nouvelles à nous dire sur le sport ?


La réponse est : "Évidemment !"


Encore faut-il que les dirigeants de clubs sportifs s'en persuadent eux-mêmes !


Et qu'ils acceptent de dépasser les seuls horizons qu'ils s'autorisent aujourd'hui : ceux des aides publiques et des équipements (eux-aussi publics pour l'essentiel).


Alors, on regarde où pour s'engager résolument à faire "bouger les lignes" quand on est un dirigeant de club sportif ?


En France bien sûr, certains éclaireurs montrent la voie :

- Ricardo Esteban et son Odyssée.

- Clément Rémond et la Coloc de l'Ourcq.

- L'association Big Bang Ballers.


Hors de France également

- Skateistan.

- Game, We love Asphalt.

- Common Goal.


Pourquoi ces associations, dont certaines se positionnent comme "organisations non-gouvernementales" sont-elles intéressantes ?


Parce que, à leur manière, elles répondent à des questions importantes.

- C’est quoi la vocation d’un club sportif aujourd’hui ?

- Qui aujourd’hui répond le mieux aux nouvelles attentes et aux nouveaux imaginaires des pratiquants ?

- Qui invente aujourd’hui de nouvelles façons de faire du collectif à partir du sport ?

- C’est quoi demain la promesse d’un club de sport dans une société dominée par l'individualisme de masse ?

Ça vaut le coup d'y réfléchir, y compris lorsqu'on est un petit club sportif et a fortiori donc lorsqu'on est un club sportif de grande taille.


Déjà y réfléchir c'est un premier pas...


Comment demain, l'identité d'un club de sport se définira-t-elle ? 


C'est notamment pour essayer de répondre à ces questions que nous organisons le 14 mai prochain les neuvièmes Rencontres de la Prospective Sportive ® autour de la question "Et si demain, les clubs réinventaient le sport... en se réinventant ?"

lundi 17 février 2025

ET SI ON S’INTÉRESSAIT AU COÛT D’ACQUISITION D’UN LICENCIÉ SPORTIF ?

Quel est le coût d'acquisition d'un licencié pour un club sportif ? 


Pour une fédération sportive ?


Les entreprises le savent bien, qui ont toujours un oeil sur leur "CAC" coût d'acquisition d'un client, en oeuvrant en permanence à ce que celui-ci reste inférieur au panier moyen du client chez elles...


Mais c'est quoi le coût d'acquisition d'un licencié sportif en France en 2025 ?


Notre histoire récente, peut nous éclairer, l'Institut National de la Jeunesse et de l'Education Populaire - INJEP nous dit que dès après les JO de Paris 2024 l'augmentation du nombre de licenciés en France serait estimé à environ 5% (voir ) soit 487 300 licences supplémentaires et comme les JO de Paris 2024 ont coûté nous dit-on (plus ou moins 10 milliards d'euros, cela nous amènerait à estimer le coût d'acquisition du licencié à près de 20 500 €.


Évidemment l'acquisition de nouveaux licenciés pour les JO de Paris 2024 relève de l'externalité et on sait bien qu'il est impossible de mesurer précisément des externalités, néanmoins, cela nous donne une idée de la chose...


Maintenant que les Jeux Olympiques et Paralympiques, sont passés, on imagine bien qu'on ne disposera plus de tels moyens, dans l'immédiat, pour acquérir de nouveaux licenciés. 


Accessoirement on voit combien il est important d'essayer de conserver ces nouveaux licenciés si chèrement acquis à l'occasion de Paris 2024, alors on fait comment ?


Si on s'en tient, comme c'est majoritairement le cas aujourd'hui, à ce que l'acquisition de nouveaux licenciés, au-delà du simple renouvellement annuel qui lui relève d'un flux relativement stable nonobstant les migrations entre fédérations sportives, ne soit qu'une externalité positive de politiques publiques ou de campagne de communication généraliste ou de GESI, on voit bien que la quantité d'argent nécessaire est très importante.


Dès lors en faire un objectif premier permettrait d'y affecter des moyens ciblés pour déployer une stratégie construite et adaptée à la réalité de chaque discipline sportive.


Calculer un coût d'acquisition d'un nouveau licencié deviendrait alors un élément de compréhension pour les dirigeants sportifs, qu'ils soient locaux, régionaux ou nationaux à intégrer dans leur plan d'action.


On y reviendra le mercredi 14 mai 2025 lors des Rencontres de la Prospective Sportive ® organisées autour de la question "Et si demain, les clubs réinventaient le sport... en se réinventant ?

vendredi 14 février 2025

ET SI LES CLUBS DEVAIENT REPENSER LEUR MODÈLE DE CROISSANCE ?

Evidemment on ne peut pas demander à un secteur qui n'a pas d'argent d'innover.


Certains en ont un peu quand même, mais l'air n'est pas aux actions solidaires entre les différents sports, c'est plutôt chacun pour soi et le CNOSF pour tous.


Tiens d'ailleurs il fait quoi de tout son argent gagné grâce à Paris 2024 le CNOSF ?


Dans ces temps d'individualisme de masse, qui ont bouleversé notre rapport au collectif et donc au club, il existe pourtant, ici ou là, des exemples de forte croissance voire même d'hyper-croissance au sens où le monde la tech l'envisage.


On peut dès lors se poser la question : "Est-ce que l'hyper-croissance est possible dans le sport et singulièrement dans le sport fédéral ?"


Parce que de fait, il y aurait beaucoup plus d'argent et donc la possibilité d'innover.


Les quelques exemples de forte croissance voire d'hyper-croissance récents dans le secteur du sport sont très ciblés sur de nouvelles pratiques (voir , ou des individus, seuls, via les réseaux sociaux (voir )


Ils sont aussi présents du côté de l’esport, le cas FaZe Clan est très intéressant (voir )


On peut identifier deux modalités propres aux fortes croissances ou à l'hyper-croissance : la capitalisation sur l'engouement et la capitalisation sur les effets de réseaux (oui c'est proche, mais on fait un distinguo).


Ce qui est intéressant quand on s'y intéresse un peu, juste un peu, c'est qu'il y a des invariants, qui lorsqu'ils sont présents ne sont jamais une garantie de réussite, mais sont systématiquement présents lors des réussites et systématiquement absents là où il n'y ni forte croissance ni hyper-croissance..


Par exemple l'inversion du processus de marque :


- Traditionnellement on a : une offre de pratiques sportives, sur laquelle on pose une marque Fédération Française de "machin" ou Club de "machin" (de + en + souvent aujourd'hui France "machin") et ensuite on démarche des adhérents ou pourquoi pas des licenciés.


- Dans les activités en forte croissance ou en hyper-croissance, on a désormais : une audience qui vous institue en marque et vous permet de développer très rapidement des offres de services ou de biens.


On peut y réfléchir, ça vaut le coup, non ?


Cela voudrait dire quoi ça, pour un club ou une fédération ?


On y reviendra le mercredi 14 mai 2025 lors des neuvièmes Rencontres de la Prospective Sportive ® autour de la question "Et si demain, les clubs réinventaient le sport... en se réinventant ?"