lundi 13 octobre 2025

ET SI ON RELISAIT ULRICH BECK POUR PENSER LE ROLE DES MARQUES DE SPORT DEMAIN ?

Récemment nous nous demandions "Franchement, qui est à la hauteur de cette mutation politique ?"

Une question et une réflexion pourrait être compléter par ce qu'écrit le sociologue Ulrich Beck...


Beck soutient que la modernité avancée a engendré une nouvelle catégorie de risques : globaux, souvent invisibles, et largement hors du contrôle des individus comme des institutions nationales.


Les crises écologiques, la volatilité financière, les pandémies ou les menaces technologiques sont des "risques manufacturés" qui ne connaissent ni frontières ni classes sociales. 


Cette situation engendre une anxiété existentielle diffuse et un sentiment d'impuissance face à des forces qui nous dépassent. 


Dans ce contexte d'incertitude généralisée, où l'action individuelle semble dérisoire pour infléchir les trajectoires collectives, l'individu se replie sur le seul domaine sur lequel il semble encore pouvoir influer de manière tangible et mesurable : son propre corps.


La gestion méticuleuse de l'alimentation, le suivi de l'activité physique, l'optimisation du sommeil deviennent des stratégies de réduction du risque à l'échelle personnelle. Le contrôle des entrées et sorties du corps (calories, nutriments, toxines) agit comme un substitut psychologique au contrôle perdu sur l'environnement extérieur


Il est plus concret et gratifiant de viser un certain indice de masse corporelle que de tenter de réduire les émissions mondiales de carbone. 


La prévention des maladies personnelles, par des choix de vie "sains", devient une forme de gestion de l'angoisse dans un monde perçu comme intrinsèquement dangereux et imprévisible. 


L'énergie et le désir de contrôle sont de fait déplacés vers une sphère où les résultats sont directs et visibles : le corps.


La quête de la forme physique devient une métaphore de la nécessité de rester dans la course. 


La capacité à endurer un effort physique intense, à sculpter son corps selon des canons esthétiques précis, à repousser les signes du vieillissement, tout cela signale une compétence essentielle dans la modernité : la capacité à se prendre en main, à s'auto-discipliner et à s'adapter activement aux exigences changeantes de l'environnement.


Le corps devient le C.V. permanent de l'individu, un témoignage visible de sa valeur dans un monde où les garanties collectives ont disparu.


Et c’est pour cela qu’il faut s’intéresser aux marques de sport et à celles qui se présenteront peut-être demain comme telles, c'est à dire celles du luxe et de la santé.


Et c’est ce que nous ferons le 28 novembre prochain lors de nos Rencontres organisées autour de la question « C’est quoi demain, une marque de sport ? »