Chantal Thomas de l’Académie Française nous le dit dans son dernier livre "L'Étreinte de l'eau" : «La nage ne relève pas de la compétition : on nage pour soi, en établissant un rapport sensuel avec l'eau».
Elle a bien sûr raison et pour la majorité d'entre nous nager n'a que peu à voir avec la recherche permanente d'une vitesse toujours plus grande, nager a à voir avec la légèreté et la liberté, liberté du corps en mouvement sans gravité (ou presque).
Ce plaisir, que certaines ou certains s'interdisent très tôt dans leur vie.
Et si demain les politiques publiques de la "nage" s'adressaient à celles ou ceux qui ont cru pendant trop longtemps que la nage n'était pas pour elles ni pour eux ?
Ce serait quoi une politique publique de la nage des non-nageurs ?
Ce serait quoi une politique publique qui ne se centrerait pas uniquement sur la compétence du savoir-nager utilitaire comme un objectif unique, technique et exclusif, mais plutôt sur le plaisir de la nage pour toutes et tous ?
Ce serait quoi une politique publique qui engagerait un dialogue avec les non-nageurs et les accompagnerait dans ce difficile exercice de redevenir un débutant à un âge y compris parfois avancé ?
Qui dans le sport en France s'intéresse à ce que signifie "redevenir un débutant" ?
S'autoriser à redevenir un débutant est une décision qui demande un effort cognitif colossal...