Le Ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques nous invite à réfléchir à l’adaptation du sport face au changement climatique que nous subissons, là.
C'est très bien que chacun soit inciter à réfléchir à l’évolution du sport à l’aune des mutation climatiques qui s’annoncent.
Lorsqu'on s'intéresse à ces questions, il faut bien reconnaître qu'ailleurs, que ce soit dans les grands pays dominants ou dans ceux qui doivent depuis déjà longtemps faire avec la chaleur, les grandes tendances de l’adaptation sont d'ores et déjà identifiables :
- La climatisation des installations sportives tient le premier rang des adaptations choisies, allons-nous vers un grand plan de climatisation des équipements sportifs : salles, dojos, stades et autres salles de grimpe ???
- La recherche de temps de pratique aux heures les moins chaudes, donc désormais la nuit, conduit à déployer des dispositifs d'éclairage des parcs urbains afin que les runners puissent courir en restant "safe" la nuit. Un grand plan d'éclairage des parcs urbains sera-il envisagé ?
- De grands plans de dépollution des fleuves urbains sont mis en place pour offrir aux populations la possibilité de baignades/rafraichissement, pour la Seine c'est en cours, bientôt le Rhône, le Rhin ?
- La proximité pour éviter les déplacements massifs est une autre piste, allons-nous lancer un grand plan pour déployer des "Snow-Parks" indoor de proximité, un peu partout pour que tout un chacun puisse skier toute l'année ?
- On voit de plus en plus la mise sous bulle de zones dites "outdoor", bulles à l'ambiance thermique maitrisée et stable qui permettent, et permettront, les pratiques de pleine nature dans d'excellentes conditions, combien d'espaces naturels protégés sous bulle dans 20 ans dans le monde ?
- Les grandes réserves d'eau qui sont actuellement déployées pour l'irrigation peuvent avantageusement devenir des lieux de pratiques des sports nautiques ou aquatiques, combien de bases nautiques vont-elles être créées sur les bassines de nos campagnes ?
- Nos torrents sont de plus en plus souvent à sec mais notre maîtrise des bassins d'eau vive artificiels, en plaine, nous permet d'adapter avantageusement et sans difficulté, les pratiques de canoë, kayak et autres raft pour le plus grand bonheur des petits et des grands.
Mais aujourd’hui face à l’urgence climatique, la question ne serait-elle pas plus plus celle de la transition que celle de la simple adaptation ?
Voir "Et si l'adaptation était l'ennemie de la transition ?"
Alors on nous propose de nous en tenir à l'adaptation ...
C’est dommage.
Car c’est pas à la hauteur des défis qui s’annoncent.
Et c'est pas très responsable.
Car s’adapter - “rester fonctionnel dans de nouvelles conditions” - veut dire que l’on refuse de lutter contre la catastrophe climatique qui arrive, pour juste essayer de s’en tirer sans avoir trop de choses à changer.
Voir sur cette question :
- Et si la transition devenait le nouveau grand récit du sport ?
- Et si on faisait du sport le facilitateur des grandes transitions ?