lundi 20 mars 2023

CONCRÈTEMENT, C'EST QUOI UNE FRANCE SPORTIVE ?

L'Institut National de la Jeunesse et de l'Education Populaire - INJEP nous propose une nouvelle mise à jour du document "Les Pratiques Physiques et Sportives en France


L'enquête très large et très intéressante dont on ne saurait trop conseiller une lecture attentive s'est déroulée en 2020 (elle a lieu tous les 10 ans depuis 2000) et donne une image très fouillée de la situation.


Un conseil : lire d'abord le glossaire pour éviter tout contre-sens ou toute imprécision de compréhension à la lecture. [Pourquoi diable met-on les glossaires à la fin alors qu'ils sont toujours une clé centrale dans la compréhension de ce que disent les auteurs...]


Un regret : certains critères d'analyse sont particulièrement intéressants : "sportivité des parents", "état de santé perçu", "sociabilité", "situation financière perçue"... mais ne sont pas homogènes ou plutôt présentés de façon homogène pour les 13 "univers" sportifs présentés. Reste qu'ils sont particulièrement intéressants et permettent d'éclairer la description proposée par les auteurs.


Des questions : l'ambition telle que présentée dans l'introduction est de : "... mieux comprendre l’évolution des pratiques sportives et orienter les politiques publiques" et "de proposer, pour chaque grand univers sportif, un portrait-robot des pratiquants".


Les questions pourraient être dès lors : 


- "Comment construit-on des politiques publiques du sport à partir de ces observations ?


- Ces descriptions nous disent-elles quoi que ce soit sur celles ou ceux qui ne pratiquent pas d'activités physiques ou sportives [ce qui en soi ne dit en rien qu'ils ne sont pas actifs physiquement - voir, .


- Il y a fort à parier qu'une très grande majorité des gens qui ont répondu à cette enquête sur leur pratiques sportives soient sédentaires, parce que faire du sport, y compris régulièrement, n'immunise pas contre la sédentarité, la plus part de ces gens sont assis dans des bureaux ou sur les bancs d'écoles à longueur de journée, leur mobilité est probablement essentiellement de la sédentarité qui bouge (ascenseurs, escaliers roulants, voitures, trottinettes électriques...), est-ce qu'on s'y met vraiment à lutter contre la sédentarité ?


- Est-ce qu'avoir un portrait-robot du pratiquant permet de construire une offre pour celles ou ceux qui ne pratiquent pas ? Peut-on penser qu'en reproduisant les conditions dans lesquels certains pratiquent on va réussir à engager un dialogue fructueux avec les non-pratiquants ?


- Est-ce que la description des pratiques et des conditions socio-économiques de ces pratiques nous dit quoi que ce soit des motivations pour pratiquer et donc des bras de levier qui permettront de concevoir des politiques publiques ?


Cette très intéressante enquête est absolument nécessaire, pas nécessairement suffisante pour être en mesure de changer la donne...