Depuis toujours, en France mais dans de nombreux pays également, on envisage le développement des pratiques physiques ou sportives par grandes catégories d'âges, de sexe ou de caractéristiques i.e. porteur ou non d'un handicap.
Sauf que et on le voit bien dans de nombreuses autres activités, et notamment les activités qui entrent directement en concurrence avec les activités physiques ou sportives pour capter l'attention et créer l'engagement des gens, ces grandes catégories ne sont qu'une représentation extrêmement parcellaire et assez peu signifiante de la population quand il s'agit d'agir sur ses comportements quotidiens.
Ben oui, mais on a toujours fait comme ça ...
La catégorie 10 - 15 ans par exemple, catégorie qui intéresse le Ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques et nos bons camarades du Le Tremplin, qui lancent un groupe de travail sur ce sujet, voir là, cette catégorie d'âge existe-t-elle de façon homogène, du point de vue des comportements ?
Si l'on prend la question de la pratique sportive, c'est dans cette catégorie que l'on rencontre le plus d'individus licenciés dans un club sportif.
Certes mais on le sait bien et beaucoup de fédérations sportives y réfléchissent actuellement, la licence ne fonde pas réellement le sportif, au mieux elle fonde dans l'imaginaire de beaucoup d'acteurs du monde sportif et par défaut, le non-sportif, c'est un biais, peu dénoncé, mas bien réel.
Il est impossible à quiconque de dire combien de sportifs pratiquants réguliers sont non-licenciés aujourd'hui, on en a une vague idée et on sait qu'ils sont probablement nombreux ...
Depuis plusieurs années, nous nous sommes attachés à essayer d'identifier les grands imaginaires qui sous-tendent les pratiques physiques ou sportives et ce, indépendamment de toutes catégorisations des pratiquants puis nous avons croisé ces grands imaginaires avec les formes de pratiques : depuis l'absence totale de pratique jusqu'aux pratiques de haute performance voire professionnelles.
Les matrices d'observation ainsi créées, appliquées à quelques fédérations ou collectivités territoriales qui ont bien voulu jouer le jeu de passer au crible leur projet, ont permis de voir, sous un jour nouveau et parfois déstabilisant il faut le dire, les pratiques de ces institutions : elles croyaient et annonçaient faire des choses qu'elles ne faisaient pas réellement...
Par exemple, il y a finalement très peu, voire aucune, de ces institutions qui se soient engagées réellement dans des politiques de développement des pratiques physiques ou sportives à destination de celles ou ceux qui n'en font pas du tout...
L'essentiel des projets de développement des pratiques sportives sont construits à destination de celles ou ceux qui majoritairement en font déjà.
Est-ce l'idée ?
Est-ce le seul objectif ?