lundi 31 mars 2025

INTÉGRISME OU PERFORMANCE ?

En 2000 à Sydney, l'australienne Kathty Freeman devient championne olympique du 400 mètres habillée d'une combinaison intégrale conçue par Nike.


En 2002Nike diffuse sur internet un petit film sur le coureur du futur. La jeune fille est ultra-connectée (c'est avant l'iPod et cela annonce Nike Fuel) et elle est équipée d'une combinaison intégrale lui couvrant les cheveux.


En 2008, une lycéenne américaine, Juashaunna Kelly, est disqualifiée pour avoir couru avec un hijab sur la tête. Les trois saisons précédentes elle avait fait de même sans que cela ne pose aucun problème - voir et .


En 2011, l'équipe féminine iranienne de foot ne peut disputer les matches de qualification aux Jeux Olympique de Londres car ses joueuses porte un hijab. L'Iran porte plainte. Une certaine presse en fait ses choux gras. D'autres titres soulignent que le hijab devient un équipement sportif qui se banalise peu à peu et que cela va permettre à des millions de musulmanes de faire du sport, voir


En 2014, aux Jeux Olympique de Sotchi, les hollandaises dominent outrageusement les épreuves de patinage de vitesse. Elles sont toutes équipées de combinaison leur couvrant la tête. Pas une mèche blonde ne dépasse. La presse salue leur talent, et personne ne parle de signe religieux.


Voir : Et si on essayait juste de se montrer plus fins et plus ouverts ?

dimanche 30 mars 2025

ET SI ON ESSAYAIT DE SE MONTRER JUSTE UN PEU PLUS FINS ET PLUS OUVERTS ?

On s'agace actuellement sur le port du hijab dans le sport en France.


Et il faut bien le dire, les avis tranchés, souvent agressifs, ne nous aident pas à apaiser le débat, si débat il doit y avoir ?


Nous avions proposé, il y a tout juste un an, le 13 mars 2024, dans le cadre des Rencontres ce la Prospective sportive ®  une réflexion sur le thème : "Et si demain, les religions changeaient le sport ?"

Beaucoup de celles ou ceux qui martèlent aujourd'hui des avis péremptoires sur le port du hijab dans le sport, auraient trouvé, en participant à ces rencontres, matière à réflexion.


Une réflexion approfondie appuyée sur des témoignages de grande qualité.


Ils auraient entendu la parole fine et nuancée d'un Ghaleb Bencheikh, ou celle de Médéric Chapitaux, paroles qui n'auraient pas manqué d'éclairer certains avis et peut-être évité certaines prises de positions navrantes.


Ainsi, si le hijab dans le sport en France peut être un instrument d'affirmation d'une pratique religieuse, depuis que Nike a produit un hijab de sport (Decathlon France s'y était essayé en vain) il est aujourd'hui et très majoritairement dans le monde un instrument d'émancipation pour des millions de jeunes ou moins jeunes femmes, intéressez-vous à l'Indonésie par exemple


Doit-on rappeler que si la République est laïque, la société française ne l'est pas et que le sport, en dehors des équipes de France, n'est pas la République mais bien la société. 


Ce n'est pas parce qu'une très petite minorité pratique l'entrisme, qu'il faut interdire massivement. 


Interdire aujourd'hui à des jeunes ou moins jeunes femmes la possibilité de s"émanciper par le sportest probablement une faute historique qui renforce l'obscurantisme, le repli et le communautarisme.


La laïcité a pour vocation de nous protéger en opposant une idée irréfragable de la liberté à l'obscurantisme religieux quel qu'il soit, la foi des unes ou des autres n'a souvent pas grand chose à voir avec cet obscurantisme.


Sur ce sujet, on lira avec intérêt le rapport du Projet Sporad de 2022

jeudi 20 mars 2025

ET SI LA COUR DES COMPTES ARRÊTAIT D'ENFILER DES PERLES ?

Dans son rapport annuel, la Cour des comptes propose un document centré sur : "l'accès des jeunes au sport" - le doc, .


Certes, pour celles ou ceux qui s'intéressent de près aux questions de sport en général et d'accès au sport en particulier, vous n'apprendrez rien de nouveau, la Cour des comptes compile ici plusieurs rapports, livres et autres études connus et largement diffusés.


Mais c'est peut-être là le point le plus intéressant, car ce faisant, ce document reprend, en les accentuant parfois, les biais des documents sur lesquels il s'appuie, et donc invisibilise de nombreux questionnements (les publics cibles sont-ils les bons ? par exemple...) au profit d'une forme de "doxa" communément admise, qui relève plus de la paresse intellectuelle et de la facilité, les anglo-saxons disent "the path of least resistance", facilité dont on voit bien les limites en terme d'efficacité des politiques publiques.


In fine, la Cour des comptes suggère 5 préconisations d'une grande banalité, qui tombent sous le sens, assez peu susceptibles de générer quelque forme d'audace que ce soit, et surtout, et c'est là le point central, des préconisations qui renforcent ces biais qui limitent l'efficacité des politiques publiques d'accès au sport.


Les préconisations de la Cour des comptes :


1. prévoir des créneaux d’accompagnement à destination des jeunes, notamment les plus éloignés de la pratique sportive, sur les équipements sportifs en accès libre (Agence nationale du sport, communes et intercommunalités) ; 

2. développer les partenariats entre les collectivités locales et les acteurs privés pour élargir l’accès, physique et financier, des jeunes à une plus grande variété d’équipements sportifs (communes et intercommunalités) ; 

3. accroître le taux de pratique des élèves en EPS en assurant un suivi statistique des inaptitudes et en ajustant les séances en fonction des capacités des élèves concernés (ministère de l’éducation nationale) ; 

4. cibler davantage le Pass’sport sur les jeunes les plus éloignés de la pratique sportive (ministère des sports, de la jeunesse et de la vie associative).


Oui tout cela manque cruellement d'ambition et singulièrement d'imagination et de créativité.


Tout cela n'aide en rien à comprendre la façon dont les nouvelles générations pensent appréhendent le et les sports... et surtout ne dit rien sur la façon de leur apporter de nouvelles réponses plus désirables pour elles.


Pas un mot sur le jeu.


Pas un mot sur le plaisir.


Pas un mot sur les nouveaux imaginaires.


Bref, à éviter si vous cherchez des idées neuves et originales !!


Et c'est évidement très dommage tellement il y a de choses nouvelles à imaginer et à mettre en place.


Nous pour notre part, nous essaierons de réfléchir à la place et aux nouveaux rôles possibles  des clubs auprès des jeunes, lors des prochaines Rencontres de la Prospective Sportive ® qui auront le 14 mai prochain autour de la question "Et si demain, les clubs réinventaient le sport... en se réinventant ?"

mercredi 19 mars 2025

ET SI LES DÉPUTÉS FAISAIENT MONTRE D'UN PEU PLUS D'IMAGINATION ?

Parfois face à des sujets graves et importants, on se dit qu'il serait bien de trouver des idées neuves pour les aborder, les penser et tenter de les résorber.

C'est notamment le cas pour l'obésité, véritable fléau mondial qui touche de plus en plus de jeunes.

Alors quand l'Assemblée nationale publie un rapport sous le titre "Mission flash sur l'activité physique et sportive et la prévention de l'obésité en milieu scolaire", on le lit.

On le lit car on se dit que l'on va trouver de nouvelles façons de penser l'obésité.

De nouvelles façons de comprendre pourquoi l'obésité augmente chez les ados.

Des tentatives de comprendre quels sont leurs rapports au corps et au sport.

Des analyses sur les nouveaux imaginaires physiques et sportifs des gamins.

Bref, on se dit plein de choses positives.

On se dit plein de choses car on a encore confiance dans l'imagination et la créativité de nos élus.

Qu'on se dit que le mot prospective ne leur fait pas forcément peur.

Et qu'au contraire, ça les attire et qu'ils vont fournir un effort pour sortir des sentiers battus sur les jeunes, le sport, l'école et le sport à l'école

Et ben, non, rien.

On a tout faux.

Y a rien dans ce rapport de la mission flash - juste des banalités et des propositions de mieux contrôler et mesurer le corps de nos gamins.

Là où on attend de nouvelles idées généreuses, on a le retour de la visite médicale !

C'est évidement triste et décevant.

Nous, pour notre part, nous essaierons de réfléchir à la place et aux nouveaux rôles possibles  des clubs auprès des jeunes, lors des prochaines Rencontres de la Prospective Sportive ® qui auront le 14 mai prochain autour de la question Et si demain, les clubs réinventaient le sport... en se réinventant ?