La grande aventure du progrès, c'est la sédentarisation de l'espèce humaine.
Depuis l'invention de l'agriculture, puis des villes, de l'industrie, du moteur et du combo canapé/télévision, tout concourt à nous sédentariser.
Les divers metavers qu'on nous annonce ici ou là, seront peut-être notre aboutissement civilisationnel, l'immobilisme total comme destinée !
On me rétorque souvent qu'on n'a jamais autant voyagé, mais l'avion, le train, l'automobile ou l'escalator, ne sont jamais que de la sédentarité qui bouge...
Le corollaire de cette sédentarisation, c'est la consommation toujours croissante d'énergie accompagnée de ses aléas climatiques fâcheux.
Nous n'avons jamais autant produit de gaz à effet de serre que depuis que nous avons décidé d'en limiter la production, nous n'avons jamais autant produit de sédentarité que depuis que nous essayons de la combattre.
Les agitations bruyantes de nos COP récurrentes (déjà la 26e) n'y changeront probablement pas grand-chose.
De même, les injonctions à faire du sport pour "lutter contre la sédentarité" paraissent a minima dérisoires, pour ne pas dire naïves. Le sport ou plutôt l'activité physique, au mieux, en corrigent les effets délétères.
Mais rien n'est jamais inéluctable.
Les grandes évolutions de nos comportements collectifs qui seuls pourront corriger notre trajectoire commune sont liées à nos imaginaires les plus universels.
Les imaginaires du sport le sont désormais, universels, et ce, depuis maintenant quelques dizaines années.
C'est peut-être là que nous, monde du sport au sens large, avons une responsabilité dans notre devenir commun.
Infléchir nos imaginaires pour retrouver un développement soutenable sur le long terme n'est peut-être pas une idée dérisoire.
C'est ce à quoi nous vous invitons, le 24 Novembre prochain, au Musée de l'Homme - là.
Nous souhaitons avec celles ou ceux qui voudront bien venir et avec nos conférenciers invités, nous interroger sur le sauvage comme possible nouvel horizon du sport et donc de ses imaginaires.
Repenser notre rapport au sauvage c'est repenser notre place dans notre écosystème, nous interroger sur notre devenir commun.
Les champions sont une sorte d'avant-garde de l'espèce humaine qui va tutoyer nos limites, et si le monde du sport, ses autorités, ses organisations, ses acteurs étaient aussi une avant-garde du progrès ?
Une avant-garde consciente que contribuer à faire émerger des imaginaires sportifs c'est influer sur nos comportements collectifs qui seuls permettront d'avancer sereinement ensemble, tous ensemble, dans une communauté de destin à laquelle notre "vaisseau" unique et irremplaçable, la Terre, nous assigne.